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L’ancienne fabrique de Velika Kladusa abrite désormais des centaines de personnes. Depuis plusieurs mois, en effet, un camp de migrants y a été installé. Certains d’entre eux nous confient essayer quotidiennement d’entrer en Croatie.

J’ai essayé et essayé 10 fois d’aller en Slovénie. J’espère que je réussirai à y aller. Mais si mon destin est de rester ici, je resterai. Je souhaite trouver un travail, une vie meilleure, une meilleure alimentation et un appartement. J’ai dormi dans la forêt dans le froid pendant un mois”, témoigne Hamsa l’Algérien.

D’après ce que nous disent les migrants, il est de plus en plus difficile d’entrer en Europe, et la route a changé. Depuis Velika Kladusa, ils se lancent dans un dangereux périple [vers] Trieste. Il leur faut jusqu’à 15 jours pour faire 200 km à pieds.

“Depuis l’Italie, on va en Europe. La France, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Angleterre. Tout ça depuis l’Italie. Si on va en Slovénie ou en Autriche, on n’a aucune chance. Les contrôles de police sont trop stricts”, raconte Alex, qui vient du Maroc.

L’année dernière, près de 24.000 migrants sont arrivés en B-H [Bosnie-Herzégovine]. Le flux ralentit quand même pendant les mois d’hiver, et c’est moins de 400 personnes qui sont arrivées depuis le début de l’année.

Mais la pression se maintient à la frontière, car environ 4.000 migrants vivent actuellement en B-H, raison pour laquelle l’Union Européenne a versé à l’Etat 9,2 millions d’euros d’aide aux camps et aux contrôles des frontières.

La vie dans le camp

Ici, en B-H, c’est l’Organisation Internationale pour les Migrations qui s’occupe des camps. Nous attendons une autorisation pour pouvoir entrer dans le camp lui-même, et tous les migrants qui viennent ici ne peuvent entrer qu’avec leur carte d’identification.

Tant qu’ils vivent ici, ils ont l’assurance d’avoir trois repas par jour. Mais certains préfèrent se préparer à manger eux-mêmes […]. En raison du froid mais aussi des besoins accrus, c’est à dire de l’augmentation du nombre des arrivants, 40 conteneurs ont été ajoutés la semaine dernière. Des migrants devraient bientôt y emménager, car il n’y a plus de place dans les hangars. Ce n’est pas l’idéal, mais là au moins ils auront des conditions d’hygiène élémentaires.

Les points sanitaires ont été installés dans les conteneurs, et on dort dans la partie où étaient autrefois fabriqués des meubles.

Un hangar abrite des chambres à coucher improvisées. C’est un vaste espace ouvert, alors les gens ont tendu des couvertures entre les lits pour se créer au moins un peu d’intimité, certains y ont même monté leurs tentes.

La population locale proteste

Le camp compte une zone de quarantaine, à savoir un dortoir pour les nouveaux arrivés. Mais à cause du grand nombre de ces nouveaux voisins, beaucoup de locaux protestent.

“Peut-être au début, quand les premiers réfugiés sont arrivés, on était un peu plus accueillants, c’est vrai, mais maintenant le peuple les rejette. Ils s’introduisent dans les maisons, surtout les maisons non éclairées”, estime Zlatan, qui habite la ville.

A la nuit tombée, il est impossible de conduire à Velika Kladusa, car les routes sans éclairage sont pleines de migrants. La plupart d’entre eux choisissent ce moment pour prendre une route qui leur coûtera cher.

“2.000 euros de la Bosnie jusqu’à Trieste. 2.000 euros et on y va en voiture. Sinon un Pakistanais nous réclame 600 euros pour nous guider à pieds à travers la forêt pendant dix jours”, raconte encore Hamsa.

Mais les euros ainsi dépensés ne mènent en général nulle part, car les migrants sont bientôt arrêtés par le rude hiver, ou par la police croate.

RTL Vijesti

(Merci à JC)

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