Le dédoublement des classes de CP et de CE1 en réseau d’éducation prioritaire permet une plus grande disponibilité des enseignants avec les élèves, mais les syndicats regrettent que la réforme ait “déshabillé Paul pour habiller Jacques”.
C’est la réforme phare de Jean-Michel Blanquer depuis son arrivée rue de Grenelle : le dédoublement des classes de CP et CE1 en réseau d’éducation prioritaire. Un peu plus d’un an et demi après la mise en place de la mesure, le ministre de l’Éducation a dressé un premier bilan, mercredi 23 janvier.
“Les élèves concernés ont fait des progrès importants, plus vite qu’ailleurs et on a réussi à monter le niveau de ceux qui sont dans la plus grande difficulté”, a-t-il affirmé sur le plateau de TF1. Il se base sur l’étude des services statistiques du ministère, selon laquelle les dédoublements en CP ont permis une baisse du nombre d’élèves en très grande difficulté de 8% en français et de 12,5% en mathématiques, sur un total de 15 000 enfants participant à l’étude. En tout, 190 000 élèves de CP et CE1 sont scolarisés en classe dédoublée en France. Ils seront 300 000 à la rentrée 2019. (…)
Des classes chargées et des fermetures ailleurs
Bilan clairement positif donc pour ces enseignants. Mais attention, les dédoublements, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt depuis un an et demi, selon Héléna Sampaio. Pour cette représentante locale du SNUIPP (premier syndicat du primaire), les autres écoles du département, hors éducation prioritaire, ont bien souffert :
“Les dédoublements ont nécessité 64 postes qui ont été pris sur un dispositif existant qui était ‘plus de maîtres que de classes’, qui bénéficiait à toutes les classes. Il y a également eu beaucoup de fermetures notamment dans le milieu rural. Par exemple, il y a une école à Pommiers qui est à 28 élèves par classe en moyenne avec des triples niveaux.”
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