Bien qu’a priori concernés au premier chef par les revendications des Gilets jaunes, les habitants des “quartiers populaires” restent absents du mouvement. Exemple en Essonne.
«Un autre facteur peut expliquer l’absence des quartiers dans ce mouvement. A un moment donné, des vidéos avec des propos racistes ont circulé. Réalité ou pas ? Je n’ai pas la réponse mais je sais que ça en a dissuadé plus d’un.»
S’ils sont nombreux à assurer soutenir le mouvement des Gilets jaunes, les habitants des cités se font rares sur les ronds points ou dans les manifestations. A l’image de Clotaire, 52 ans, qui habite les Tarterêts à Corbeil-Essonnes : «Les Gilets jaunes se battent pour de vraies causes, je les soutiens.» Mais pas question d’aller aux manifestations. « C’est trop dangereux, il y a trop de violence», déplore-t-il. Idem pour Jacques Roignant, retraité, qui regrette les débordements «vus à la télé». […]
« Ce qu’il se passe avec les Gilets jaunes en ce moment s’est déjà passé avec les quartiers il y a une dizaine d’années» , assure Omar Dawson, fondateur de l’association Grigny Wood à la Grande Borne.« Au départ du mouvement des Gilets jaunes, il y a la hausse du prix du carburant. En 2005, c’était la mort de Zyed et Bouna qui avait déclenché la colère des quartiers. D’ailleurs, on peut voir une certaine similitude entre les deux. Il y a dans les deux cas une défiance vis-à-vis de l’Etat et des médias». […]