Chaque année des milliers de jeunes guinéens mènent des démarches dans le but de poursuivre leurs études en France. Comment s’intègrent-ils ? Quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent très souvent dans l’hexagone ? Quelles sont les conséquences de l’augmentation des frais d’étude en France ? Interview de Bangaly Kourouma, secrétaire général de l’association des jeunes et étudiants guinéens à Lyon par le site Africaguinée.com.
Comment comprenez-vous la décision des autorités françaises d’augmenter les frais d’étude à partir de l’ouverture prochaine pour les étudiants étrangers ? Cette augmentation vise surtout à pouvoir stopper beaucoup dans leur élan de toujours rester en France avec un statut d’étudiant. Désormais il faut dépenser plus pour être étudiant. Ceux qui ne pourront pas supporter ces coûts seront emmenés à quitter le pays ou à trouver un travail dans leur domaine d’étude. […]
Est-ce qu’il y a des cas d’expulsion à cause de non validation des cours ?
Oui bien sûr. Chaque année nous recevons des mails ou appels d’étudiants menacés d’expulsion car n’ayant pas pu valider leurs cours deux années de suite. D’ailleurs je connais le cas d’un étudiant qui vient d’être expulsé. La raison : en 10 ans il n’a pu avoir qu’une licence. […]
Les étudiants qui n’arrivent pas à supporter l’angoisse de cumuler études et travail optent le plus souvent pour le mariage afin de régulariser leur situation. Si certains d’entre eux font des choix acceptables, d’autres par contre sont prêts à tout pour obtenir des papiers français quitte à se marier à des femmes avancées en âge, c’est très récurent. […]
Un étudiant qui passe de la licence au master est désormais obligé de payer près de 4000€ comme frais de scolarité. Ceux qui ne parviendront pas à amasser cette somme n’auront pas d’autres choix que de rentrer au pays ou se retrouver en situation irrégulière. Donc, c’est un avenir sombre qui commence pour la plupart des étudiants non européens. […]
Merci à guillemette