Une trentaine de djihadistes sortiront de prison en 2019. La majorité de ces « revenants » ont une expérience « militaire » et présentent un « risque majeur »
Interrogé sur LCP, Pierre-Henri Dumont a déclaré : « Il y a un choix juridique d’intelligence avec l’ennemi, en leur retirant la nationalité française. Il y a un autre choix, l’élimination de ces personnes. »
Djihadistes français détenus en #Syrie : le député LR @PhDumont propose de les "éliminer".
Une proposition qui choque la porte-parole du groupe #LaREM @VerdierJouclas. #QDActu #DirectAN pic.twitter.com/IIStdbDGOt
— LCP (@LCP) January 29, 2019
« Ce sont des éliminations ciblées pratiquées déjà par différents services (de renseignement) en Syrie, en Irak (…) c’est-à-dire tuer des personnes qui ont pris des armes contre la France, la France ne doit jamais les réaccueillir », a-t-il précisé. « On les tue sur place, des assassinats ciblés ça a toujours été fait », a-t-il soutenu.
FIGAROVOX/TRIBUNE – Le gouvernement s’apprête à rapatrier 130 individus soupçonnés d’avoir été en lien avec Daech. L’avocat Guillaume Jeanson critique cette mesure en soulevant deux problèmes majeurs : le risque de récidive, et celui d’une contagion djihadiste en prison.
(…) La «judiciarisation» de ces 130 rapatriés pose également question. Car le traitement judiciaire des affaires de djihadistes est long et complexe (…) Suivant les chiffres du centre d’analyse du terrorisme, 384 personnes impliquées dans les filières djihadistes en Syrie et en Irak dont 10 revenants ont été jugés par les juridictions françaises dans le cadre de 137 procès. Au 2ème semestre 2018, 82 personnes impliquées dans ces filières dont 9 revenants et 28 velléitaires ont été jugés à l’occasion de 32 procès.
La moyenne des peines prononcées a été de 8 ans et 4 mois d’emprisonnement. Ajoutons que les peines prononcées ne sont que rarement les peines réellement exécutées et que certaines décisions de libération (avant ou après le procès d’ailleurs) sont parfois très inattendues. Dans son livre «Les revenants», prix Albert Londres 2017, le journaliste David Thomson nous en livre une illustration saisissante avec Adel Kermiche, l’assassin du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray: «lorsque son identité est annoncée dans les médias, ceux qui l’ont connu en prison ne cachent pas leur étonnement. Comment ce détenu, dont la radicalité était à ce point connue en détention, est-il parvenu à se dissimuler et à duper plusieurs magistrats qui ont décidé, malgré l’avis défavorable du parquet, de le libérer sous bracelet électronique?».
Dans combien d’années ces rapatriés seront-ils donc libérés? Avec quel risque? Naima Rudloff prévenait déjà l’année dernière le Figaro: «En matière de terrorisme, le risque de récidive est très élevé».
Près de 130 hommes et femmes détenus en Syrie et soupçonnés de jihadisme vont être rapatriés en France, dans les prochaines semaines, pour être jugés.
Christophe Castaner affirme que les jihadistes rapatriés en France, "seront mis en prison" pic.twitter.com/BONcEyiVz2
— BFMTV (@BFMTV) January 29, 2019
C’est la première fois que la France organise un rapatriement aussi massif de jihadistes français depuis la Syrie. Selon nos informations, près de 130 hommes et femmes, détenus dans des camps en Syrie sous la surveillance des Kurdes, vont revenir dans les prochaines semaines en France.
A cause du retrait des soldats américains en Syrie et de l’instabilité du pays, les autorités françaises craignent de perdre la trace de ces jihadistes et préfèrent les rapatrier pour les juger. Les rapatriements se feront par avion.
“Tous ceux qui rentreront en France seront judiciarisés et confiés aux juges. Lorsque le juge estimera qu’il faudra les mettre en prison – et ce sera l’essentiel des cas – ils seront mis en prison”, a réagi Christophe Castaner ce mardi sur notre antenne.
Christophe Castaner : “D’abord ce sont des Français avant d’êtres des djihadistes”
Ces individus sont soupçonnés d’avoir quitté la France pour la Syrie, il y a plusieurs années, afin de combattre dans les rangs de Daesh. Pour certains, les services antiterroristes français ne disposent que de leurs noms de combattants, pour d’autres, ils connaissent leur identité réelle et détiennent parfois des vidéos les montrant en train de commettre des exactions.