États-Unis – À cinq reprises, de jeunes Saoudiens privilégiés qui étudiaient dans l’État de l’Oregon ont fui le pays avec de faux passeports et des avions privés avant leur procès.
Une nouvelle loi présentée par les sénateurs de l’Oregon vise à punir l’Arabie saoudite à la suite d’allégations choquantes selon lesquelles le royaume aurait exfiltré des Etats-Unis jusqu’à cinq jeunes hommes accusés de crimes, allant du viol au meurtre.
S’exprimant publiquement pour la première fois jeudi, les parents de Fallon Smart, 15 ans, percutée par une voiture conduite par l’étudiant saoudien Abdulrahman Sameer Noorah en 2016, qui s’est rendu également coupable d’un délit de fuite, ont déclaré être horrifiés d’apprendre que le meurtrier présumé de leur fille avait disparu deux semaines avant son procès avec l’aide du gouvernement saoudien.
(…) Les agents fédéraux ont confirmé qu’un avocat privé engagé par le consulat saoudien avait versé 100 000 $ d’une caution de 1 million de dollars pour le jeune homme de 21 ans et avait apparemment pris des dispositions pour qu’un véhicule le transporte peu après sa sortie de prison. Son bracelet électronique sectionné a été trouvé à proximité.
Les autorités américaines pensent qu’il a reçu un faux passeport et qu’il a été rapatrié en Arabie saoudite à bord d’un jet privé. Il a été revu dans son pays d’origine une semaine après sa disparition.
Les cas d’étudiants saoudiens qui ont fui la justice de l’Oregon sont bien connus. En 2014, Abdulaziz Al Duways a été arrêté pour avoir drogué et violé une camarade de classe à Monmouth, Oregon. Lui aussi a disparu après que le consulat saoudien ait aidé à obtenir sa libération sous caution.
Quatre des jeunes hommes qui ont disparu ont été représentés par la même avocate, Ginger Mooney, selon les documents du tribunal local.
La nouvelle législation introduite par Oregon Sens. Jeff Merkley et Ron Wyden permettraient au gouvernement fédéral d’enquêter activement sur les disparitions présumées et rendraient plus difficile pour les ressortissants étrangers d’obtenir une libération sous caution payée par leurs consulats.