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Le président de la République appelle les médias à se ressaisir et décortique l’influence des activistes et des Russes sur la frange radicale des Gilets jaunes.

Douze semaines après l’embrasement du mouvement des Gilets jaunes, le président de la République pointe la responsabilité des médias, leur « naïveté » face à ce qu’il considère comme une manipulation des extrêmes, avec le concours d’une puissance étrangère. La Russie de Poutine, à travers Russia Today ou Sputnik, affleure dans son discours. Bien entendu, le président de la République fait la part des choses entre les revendications légitimes de la France des ronds-points sur le pouvoir d’achat (et à laquelle il a consenti dix milliards d’euros) et les « 40 000 à 50 000 ultras violents qui veulent abattre les institutions ». Emmanuel Macron a refusé d’accréditer Russia Today à l’Élysée, considérant comme dangereux cet organe de propagande.

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« Éditorialisation de la vie politique »

Pour lui, c’est à partir d’avril ou mai 2018 que « l’éditorialisation de la vie politique a changé ». « Les quotidiens, quels qu’ils soient, ne font plus l’actualité, constate-t-il. Ils suivent les chaînes d’information en continu qui, de plus en plus, suivent les réseaux sociaux. Or, vous pouvez manipuler les débats. Il y a quelqu’un qui est à la frontière technologique de cette transformation, c’est Trump. C’est une question que l’on doit se poser. Ça veut dire que le zapping est permanent, qu’il n’y a plus rien de fixe, mais cela veut dire que l’une des fonctions qu’ont les journalistes qui est justement de hiérarchiser ce qui, dans l’information, est accessoire et ce qui est important ou a du sens a été abandonnée. Ce qui est en train de fixer ça dans la vie politique du pays, c’est le nombre de vues [sur Internet, NDLR] et les manipulations qui vont avec le nombre de vues. On l’a bien vu sur Facebook : plus j’ai d’amis, plus j’ai de capacité de diffusion, plus je suis relayé. Or, dans l’affaire Benalla comme Gilets jaunes, la fachosphère, la gauchosphère, la russosphère représentent 90 % des mouvements sur Internet. De plus en plus, des chaînes d’information disent « ceci est important, ceci est légitime » parce qu’il y a du mouvement sur Internet. Ce mouvement est fabriqué par des groupes qui manipulent, et deux jours après, ça devient un sujet dans la presse quotidienne nationale et dans les hebdos. »

Selon lui, il est évident que les Gilets jaunes radicalisés ont été « conseillés » par l’étranger. « Les structures autoritaires nous regardent en se marrant, ajoute-t-il. Il ne faut pas se tromper. On est d’une naïveté extraordinaire. […] Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan. Nous n’avons pas construit, comme beaucoup de nations autoritaires, les anticorps au système. Donc, nous, on est des pitres ! La communication officielle ou celle de tous les mouvements traditionnels, elle est très peu active, très peu relayée. Les gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes. Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent. C’est Russia Today, Spoutnik, etc. Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet, ce n’est plus BFM qui est en tête, c’est Russia Today. »

Lepoint.fr

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