Seuls 10 % des tirs de LBD 40 ont été effectués par des gendarmes selon “L’Essor de La Gendarmerie nationale”.
Selon les chiffres obtenus par L’Essor, sur les 9.228 tirs de balles de défense effectués dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes, 1.065 l’ont été par des gendarmes. Les policiers sont donc à l’origine de 8.163 tirs de balles de défense, soit 90 % de l’ensemble.
L’encadrement strict des gendarmes durant le maintien de l’ordre se retrouve également dans le détail de ces chiffres. En effet, les gendarmes mobiles, spécialistes du maintien de l’ordre de l’Institution, ont tiré les trois quarts des balles de défense utilisées depuis le 17 novembre 2018, contre un quart pour les gendarmes départementaux.
Côté Police en revanche, la très grande majorité des tirs de balles de défense ont été le fait des policiers des BAC, constitués en détachements d’action rapide (DAR), et des compagnies d’intervention de la Police. Moins bien formés au maintien de l’ordre que les CRS, ils ont pourtant bien davantage fait usage de leurs lanceurs de balles de défense.
L’Essor de La Gendarmerie nationale
Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, 116 enquêtes ont été ouvertes par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Aux habituelles compagnies républicaines de sécurité (CRS) et gendarmes mobiles, spécialisées sur les opérations de maintien de l’ordre, ont été ajoutés les effectifs de la sécurité publique (police secours, membres des brigades anti-criminalité BAC, BRI…). Aujourd’hui, ce sont eux qui sont visés par ces enquêtes de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Depuis le début du mouvement, les forces de police ont comptabilisé 9.228 tirs de LBD au niveau national, a précisé la représentante du ministère public présente lors de l’audience devant le conseil d’Etat, pour 111 enquêtes IGPN ouvertes. Près de 2000 manifestants ont été blessés, 1200 du côté des forces de l’ordre. […]
“Les enquêtes IGPN devraient être beaucoup plus importantes sauf que de nombreux manifestants ont très peur, qui n’ont pas l’habitude de la chose judiciaire, qui n’ont pas même pas l’habitude des manifestations à l’origine. Quand ils sont blessés ils préfèrent ne rien faire, se faire soigner de leur côté, comme s’ils avaient une culpabilité de s’être trouvés dans cette manifestation“, estime Me Arié Alimi, avocat et membre du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme. […] “Les effectifs de sécurité publique ne sont pas habitués au maintien de l’ordre pour lequel ils ne sont pas formés ni en formation initiale, ni en formation continue“, poursuit-il, évoquant l’introduction d’un apprentissage dans les écoles de police. […]