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Depuis plusieurs années, nous habitons le quartier de la Chapelle-Goutte d’Or, Paris 18e. Ces quartiers que les bobos bien-pensants qui n’y mettent jamais les pieds appellent “quartiers populaires”. En réalité, ce sont des quartiers abandonnés. Ravagés même. #Thread 2/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Ma compagne est enceinte. Et aujourd’hui, elle a peur.
Elle a peur quand elle va allant travailler et qu’elle se retrouve au milieu d’une dizaine de toxicomanes qui occupent les quais du métro Marx Dormoy dès 8h du matin. #Thread 3/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Peur de devoir traverser la Place de La Chapelle quand elle rentre du travail, où elle ne cesse d’être sifflée et/ou insultée par des dizaines d’hommes qui tiennent le trottoir. #Thread 4/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Peur de se retrouver au milieu d’une énième rixe entre trafiquants et vendeurs à la sauvette et de risquer d’y être à nouveau bousculée, comme ce fût le cas il y a une dizaine de jours. #Thread 5/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Cet après-midi, je l’ai accompagnée en voiture à la maternité. Angoissée à l’idée de passer par la Porte de La Chapelle, notre itinéraire habituel, j’ai fait un détour. Avec la “colline du crack”, la Porte de La Chapelle est devenu un véritable enfer. #Thread 6/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Ce soir, nous sommes allés diner vers Pigalle.
En rentrant, les stations Marcadet et Marx Dormoy étaient littéralement envahies de toxicomanes. Dans la rame, un homme s’est assis à côté d’elle et a allumé sa pipe à crack. #Thread 7/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
En sortant de la rame, un autre nous a interpellé en balbutiant des phrases incompréhensibles. Il était particulièrement agressif. J’ai senti ma compagne tressaillir quand il a tendu vers nous sa main pleine de sang. #Thread 8/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Dans la rue, un homme nous a suivi sur une cinquantaine de mètre pour nous demander d’abord si nous attendions une fille ou un garçon, avant de se montrer plus oppressant pour nous réclamer de l’argent. #Thread 9/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
En arrivant chez nous, ma compagne me dit : “Je ne veux pas que notre enfant grandisse ici, au milieu des immondices, de la crasse, de la drogue et de la violence, sans jamais pouvoir aller au parc puisque tous nos parcs sont squattés par des toxicos et des dealers” #Thread 10/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
Ma compagne est de gauche.
Pas une socialiste. Juste une jolie Parisienne de gauche tendance écolo-quinoa-Naturalia. Elle a toujours aimé notre quartier, certes difficile, mais qui a un certain charme. Elle n’a jamais cédé ni à la peur ni au sentiment d’insécurité. #Thread 11/12
— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
J’habite à Paris.
Ce soir, pour la première fois, ma compagne veut quitter notre quartier parce qu’elle ne s’y sent plus en sécurité : elle a peur pour elle et pour notre bébé.
Franchement. Qui peut le lui reprocher ?
Et vous @Anne_Hidalgo, qu’en pensez-vous ? #Thread 12/12— Pierre Liscia (@PierreLiscia) 3 février 2019
