L’ex-journaliste et ancien otage de l’EI, Nicolas Hénin, a fait l’objet d’un déferlement de messages hostiles voire menaçants sur Twitter après avoir signalé le compte du père d’une victime du Bataclan qui appelait à fusiller les djihadistes à leur retour en France. Il a porté plainte.
L’ancien reporter Nicolas Hénin a dénoncé lundi 4 février à la justice le « déferlement » de menaces et d’insultes qu’il a reçues après avoir signalé le compte Twitter du père d’une victime du Bataclan qui appelait à fusiller les djihadistes à leur retour en France, a annoncé son avocat.
Merci de signaler ce compte à Twitter et Pharos.
Avoir perdu son enfant dans des conditions terribles n’est pas une excuse pour déverser un tel torrent de haine. pic.twitter.com/GGW4H8vMtj— Nicolas Henin (@N_Henin) 31 janvier 2019
Nicolas Hénin, qui fut l’otage de l’État islamique (EI) pendant dix mois en Syrie en 2013-2014, a adressé lundi au parquet de Paris une plainte contre X pour menaces, menaces de morts et harcèlement moral en ligne. « J’appelle à ce que vous vous fassiez égorger », « c’est lui qui mérite l’exécution » affirment certains des milliers de messages ciblant depuis une semaine le journaliste, désormais spécialisé dans le conseil sur la lutte contre le terrorisme et la radicalisation islamiste.
18 000 tweets le mentionnant
Ces menaces sont apparues en représailles de son initiative du 30 janvier. Il avait appelé à signaler à Twitter et à la plateforme Pharos (chargée de la lutte contre les contenus illicites sur internet) des tweets publiés ce jour-là par le père d’une victime des attentats du 13-Novembre, à propos du retour envisagé de plusieurs dizaines de djihadistes français détenus par les Kurdes. Il suggérait de les fusiller, les comparant aux Français ayant collaboré avec la Waffen SS pendant la Seconde Guerre mondiale. Un message qui avait fini par entraîner le blocage de son compte.
Sur son nouveau compte, ce dernier avait ensuite insulté Nicolas Hénin et obtenu des messages de soutien de plusieurs figures du Rassemblement national. C’est « l’extrême virulence », « la dimension hors-norme de cette vague d’une abjection sans nom » qui l’a incité à porter plainte, a déclaré Nicolas Hénin.
Selon lui, un prestataire a relevé 18 000 tweets le mentionnant, « dont une grande majorité de messages hostiles voire menaçants », y compris pour sa famille.
« Je suis très remonté contre Twitter »
« Je suis très remonté contre Twitter, j’ai fait des signalements et aucun n’a été accepté », a-t-il ajouté.Pour son avocat, Me Eric Morain, ce sont les agissements d’une « communauté plus ou moins informelle et manipulée qui décide de fondre sur une victime ». « Certains ne sont pas sous pseudonymes et devront répondre de cette excitation de la meute », a-t-il conclu.
Merci à Daniel Brand
Rappel :