“Nous reconnaissons les grands privilèges qui nous ont été accordés, et souhaitons rembourser au moins partiellement nos dettes envers ces familles dont le sacrifice involontaire a permis ces privilèges.”
Les étudiants de l’Université de Georgetown voteront bientôt pour dire s’ils veulent se taxer eux-mêmes, au bénéfice de descendants d’esclaves vendus par l’université vers 1830.
Les représentants des étudiants ont en effet récemment accepté la tenue d’un référendum sur la création d’un fond pour les familles des 272 hommes, femmes et enfants vendus par Georgetown en 1838.
En cas de victoire du oui, des frais semestriels commenceraient à être perçus à l’automne 2020, pour un montant de 27,20$ par étudiant “en l’honneur des 272 personnes vendues par Georgetown […].”
“[Cette contribution] sera allouée à des projets caritatifs bénéficiant directement aux descendants des 272 esclaves et d’autres personnes autrefois esclaves des Jésuites du Maryland […].”
La décision de tenir un référendum a été approuvée le 3 février, par 20 voix pour et 4 voix contre, un vote du corps étudiant dans son ensemble aura donc lieu en avril, au moment des élections des représentants étudiants.
Ces dernières années, Georgetown a entrepris une démarche de reconnaissance de son passé d’institution privée catholique esclavagiste. En 1838, l’université avait vendu 272 esclaves pour payer ses dettes. Elle s’était officiellement excusée pour cette vente en avril 2017.
Pour faire amende honorable, les autorités du campus avaient aussi renommé deux bâtiments qui portaient les noms de Jésuites impliqués dans la vente des esclaves, et créé un Centre d’Etudes Africaines Américaines, ainsi qu’un groupe de travail en vue de la création d’un Institut d’Etudes en Justice Raciale. L’université a aussi accepté “d’avantager l’admission des descendants d’esclaves en signe d’expiation complète” pour les actions passées de l’école.
Mais les représentants étudiants ont décidé que cela ne suffisait pas…