Trois ans après son accession au pouvoir, le leader de la gauche radicale, Alexis Tsipras, rassure nombre de dirigeants, note, dans sa chronique, Alain Salles, chef du service International du « Monde ».
Heureusement qu’il reste le Venezuela et la fidélité à la gauche latino-américaine. Elle est bien mal en point, mais cela permet à Alexis Tsipras de se distinguer encore un peu dans le concert européen et de rappeler que son parti, Syriza, est issu de la gauche radicale. Le chavisme fait partie de l’ADN de Tsipras, qui s’est formé lors de ses périples sur ce continent, au moment où cette gauche y était à l’apogée. Tsipras était à l’enterrement d’Hugo Chavez en 2013. Quand il a été élu à la tête de la Grèce, en janvier 2015, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, n’a pas manqué de saluer le « compañero Alexis ».
Sur son bureau du Palais Maximou, le siège du premier ministre à Athènes, un cendrier jaune qui porte l’effigie de Che Guevara est posé bien en évidence. C’est au nom de cette mythologie de la gauche qu’Athènes ne s’est pas rallié aux vingt pays européens pour reconnaître l’opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.
Cela permet de faire oublier ces flopées de louanges que le premier ministre grec vient de recevoir d’Angela Merkel, du conseiller à la sécurité nationale américain, John Bolton, du chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg – autant de personnes et d’institutions longtemps combattues par le Syriza –, après l’accord adopté le 25 janvier par le Parlement grec reconnaissant le nom de son voisin, la République de Macédoine du Nord, après un quart de siècle de blocage grec. [….]