07/02/2019
Au tribunal où Denis Baupin attaque la presse en diffamation, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot a accusé jeudi l’ex-député de l’avoir agressée sexuellement en 2008 au Brésil et dit regretter son “manque d’écoute” des femmes au sein du parti, une “énorme erreur”.
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Après une journée de travail, elle regagne sa chambre d’hôtel “très fatiguée” – sa dernière fille a à peine deux mois. “Je tire mon lait, parce que je ne veux pas arrêter d’allaiter ma fille, quand je reçois un SMS de Denis Baupin qui me demande mon numéro de chambre parce qu’il a un truc à me dire”.
“Sans lâcher mon tire-lait, je lui réponds. Dix secondes plus tard, il est à ma porte. J’ai tout de suite vu son regard”, dit-elle, expliquant la “panique qui s’empare” d’elle.
“Il me dit: +Je savais que tu en avais autant envie que moi+. Il a posé la main sur mon cou. Je lui ai dit +Ça va pas, arrête !+. Il essaie de mettre son pied pour coincer la porte, je lui ai donné un coup de pied au tibia (…) j’ai claqué la porte”, relate-t-elle.
Après cet épisode, elle “fait tout pour l’éviter”, mais ne dit rien, ne porte pas plainte. Elle ne veut pas être accusée d’instrumentalisation politique alors que Denis Baupin est son adversaire en interne.
Cécile Duflot a un regret, c’est sa “capacité d’encaisser”, une dureté apprise en politique qui l’a rendue sourde “à l’égard des autres femmes”.
“C’est une énorme erreur. J’ai été capable de dire à des femmes des choses comme +Si t’es choquée parce qu’un mec te demande de le sucer, franchement, ça nous arrive tous les jours+ ou +c’est le genre de mec avec qui il est plus facile de coucher que de résister+. C’était une abdication en rase campagne”, reconnaît-elle.
Elle évoque les valeurs de son parti, le féminisme, la parité, un côté libertaire, le clivage entre la génération de Dominique Voynet qui l’a précédée et la sienne, “intermédiaire”, juste avant #MeToo.
“Finalement, on était très complaisants avec la violence”, conclut-elle
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06/02/2019
Le procès en diffamation de Mediapart, France Inter et de plusieurs femmes accusant Denis Baupin d’agression sexuelle et de harcèlement a débuté, ce lundi. “Le premier grand procès de l’ère #MeToo en France”, pour le directeur de Mediapart, Edwy Plenel.
“Non merci”, “C’est toujours non”: le procès en diffamation des médias et de femmes accusant Denis Baupin d’agression sexuelle et de harcèlement s’est mué mardi soir en charge contre l’ancien député écologiste, à mesure que venaient témoigner ex-collaboratrices et ex-cadres écologistes.
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Isabelle Attard, qui a la première parlé à Mediapart, finit par “dire merci à Denis Baupin”: “Parce que ce procès qu’on n’a pas choisi nous permet à toutes de dire haut et fort et publiquement ce que nous avons vécu”.
A l’époque sur Fdesouche :
Affaire Denis Baupin : « Tout le monde savait » affirme Clémentine Autain
Emmanuelle Cosse accusée d’avoir étouffé les accusations lancées contre son époux Denis Baupin
Affaire Denis Baupin : 14 femmes ont porté plainte pour harcèlement sexuel
Affaire Denis Baupin : cinq nouvelles femmes témoignent
Quand Denis Baupin accusait Robert Ménard de banaliser les violences faites aux femmes