La condition des Noirs, les discriminations dont ils font l’objet, sont aujourd’hui largement documentées. Le sujet devient plus délicat lorsqu’il s’agit d’évoquer les Blancs : une catégorie qui faisait figure d’impensé jusque-là, car défiant l’idéal républicain. Alors comment parler des Blancs ?
Extraits :
Emission Intégrale :
Extraits de l’émission :
Maxime Cervulle :
« L’identité blanche sous sa forme ordinaire se présente dans le contexte français comme la capacité à incarner une position neutre, une position universelle. C’est une identité blanche qui ne dit donc pas son nom mais elle se construit bien dans l’opposition systématique à des groupes ou à des individus qui sont vus eux comme toujours particuliers. »
Nell Irvin Painter :
« C’était le cas aux Etats-Unis il y a encore deux ou trois ans. Mais maintenant, dans les médias, un homme blanc peut être désigné comme homme blanc, de manière neutre. Dans les années passées ce n’était pas nécessaire, s’il était normal alors il était blanc. »
Nell Irvin Painter :
« Les choses bougent très vite aux Etats-Unis maintenant au sujet de la race, surtout dans le parti démocrate. Mais je ne crois pas que ça bouge beaucoup en France… »
Maxime Cervulle :
« Si, au contraire, ça bouge beaucoup. Il y a eu une transformation importante du côté de l’antiracisme. On est passé de l’antiracisme que l’on peut qualifier de moral et qui s’incarne dans les grandes associations reconnues comme par exemple SOS racisme dont le slogan était : « Touche pas à mon pote ». C’est-à-dire que c’est quelqu’un qui n’est pas victime du racisme qui dit à un raciste : « Ne touche pas aux minorités ». C’est également un antiracisme qui s’est beaucoup focalisé sur des atteintes explicites, les agressions par exemple, ainsi que sur des atteintes symboliques, la question de l’injure par exemple. Aujourd’hui on a une nouvelle génération de militants et d’association qui s’inscrivent dans un courant que l’on appelle l’antiracisme politique qui va beaucoup plus insister sur les inégalités qui sont générées par les discriminations et un racisme systémique ou structurel. »