Renforcé en 2016, le crédit d’impôt mis en place pour favoriser les tournages en France tourne à plein. Un cadeau fiscal que certains voudraient voir mieux contrôlé.
Les producteurs font la chasse aux subventions publiques avant même de chercher un sujet pour leur film. Du coup, on finance des films médiocres mais dont le plan de financement était au top.
Le ténébreux Benicio Del Toro et la divine Kate Winslet auraient-ils posé leurs valises à Angoulême (Charente) sans les cadeaux fiscaux accordés aux superproductions internationales ? Rien n’est moins sûr, tonne le Centre national du cinéma. Le CNC, gardien du cinéma français, « aboie » fort, très fort, pour défendre ses niches fiscales dans le collimateur de ceux qui cherchent à réduire les dépenses publiques.
Le rapporteur général du Budget, Joël Giraud (LREM), est de ceux-là. Cet automne, il a braqué les projecteurs sur leurs coûts, visant les gros chèques signés par le fisc aux producteurs français et internationaux. Le monde du cinéma, lui, rétorque que le système fonctionne diaboliquement bien. Les chiffres 2018 du CNC, que nous révélons en exclusivité, semblent leur donner raison : 121 millions d’euros de coût fiscal pour 750 millions d’euros de dépenses en France côté cinéma français ; 56 millions d’euros de coût fiscal pour 274 millions d’euros de dépenses en France côté cinéma international. […]