Une polémique fait grand bruit dans le monde lusophone depuis qu’un programme d’échanges universitaires a été baptisé du nom de Fernando Pessoa. Des intellectuels angolais et capverdien le récusent, accusant le grand poète portugais d’être raciste et partisan de l’esclavage.
Le choix du poète Fernando Pessoa comme parrain d’un programme d’échanges académiques au niveau de la CPLP (Communauté des pays de langue portugaise) a attisé le débat. Le projet, très similaire au programme Erasmus, propose à des étudiants des formations dans le pays lusophone de leur choix, pour une courte période. Une initiative qui ravit les étudiants, mais qui est confrontée à une polémique depuis quelques jours.
La controverse a éclaté lorsque l’intellectuelle angolaise Luzia Moniz a écrit une tribune publiée par le Jornal de Angola le 10 février 2019. La présidente de PADEMA (Plateforme pour le développement de la femme africaine) s’indigne du choix du poète portugais pour les idées racistes présumées qu’il avait manifestées dans des essais.
« La CPLP choisit un esclavagiste raciste pour un projet destiné aux étudiants », a ainsi dénoncé la journaliste et sociologue angolaise. « Que le Portugal, un pays où la mentalité fasciste soit toujours dominante, ait choisi de promouvoir cette horrible figure ne me surprend pas. Maintenant, ce qui me déconcerte vraiment, c’est l’acceptation des pays africains, victimes de l’esclavage », avait ensuite pointé du doigt Luzia Moniz.
« Si le Portugal considère la CPLP comme un instrument de domination, il nous appartient, à nous, Africains, d’empêcher que cela se produise » avait-elle-ajouté.
Merci à Cecilia