Des “gilets jaunes” hurlent leur colère contre des médias accusés d’être à la solde du pouvoir. Des politiques soufflant sur les braises. La confiance envers les journalistes passe du désamour à la haine assumée.
“C’est la première fois de ma vie que je me retrouve à prendre des gardes du corps pour protéger mes équipes. Ce n’est plus gérable.”
Les chaînes organisent désormais le déplacement de leurs journalistes avec des agents de sécurité, dont certains se sont fait rouer de coups. Les journaux régionaux ne sont pas épargnés, comme Ouest France en décembre qui n’a pas pu paraître suite à un blocus devant l’imprimerie. Les locaux de France Bleu, à Grenoble, ont été incendiés […].
Si la violence peut être physique, elle est aussi psychologique […]. C’est ce qu’a vécu Céline Durchon, pigiste pour “BFM” et “M6”. En novembre, au rond-point des Près-d’Arènes, à Montpellier, elle est prise à partie. Autour d’elle, “une centaine” de personnes qui lui “hurlent dessus”.
“BFM menteurs, vendus, macronistes […]. Cassez-vous ! […]. J’avais une seule envie, c’est d’être six pieds sous terre. J’ai eu envie de fondre en larmes, vraiment.”
En janvier, le véhicule de service d’une journaliste de La Dépêche du Midi a été encerclé en marge d’une manifestation, à Toulouse. “On va te violer, te niquer, tu es la catin de la préfecture.” Quatre à cinq minutes “interminables“. Même ambiance détestable à Perpignan, toujours en janvier, pour nos confrères de L’Indépendant. Il est arrivé aussi que Midi Libre soit mal reçu…