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Le récit de son jugement du début février :

Un jeune homme de 18 ans, originaire de Côte d’Ivoire et en situation irrégulière en France, comparaissait ce lundi devant le tribunal correctionnel de Brest pour des violences et des insultes envers des policiers. Alors que le parquet requérait six mois de prison ferme, le tribunal l’a condamné à une peine d’un mois.
L’interpellation s’est déroulée le 31 janvier, à hauteur du square Mathon. À la vue de la patrouille de police, le jeune homme qui se trouve avec quatre autres personnes tente de fuir mais se fait rattraper. L’interpellation est musclée. Elle est émaillée d’insultes et de coups à l’égard des policiers, le jeune homme est également légèrement blessé. Une des policières évite un coup de tête alors qu’un coup de pied la touche au niveau du mollet. Les tensions se poursuivent le lendemain au commissariat.

De son côté, l’interpellé se plaint d’une palpation effectuée par une femme policière, malgré son refus et dit avoir essuyé également des insultes, notamment en rapport avec sa religion. Lundi, lors de l’audience au tribunal correctionnel, le parquet est revenu sur le comportement violent et inapproprié du jeune homme et a requis six mois de prison ferme.

L’avocat du prévenu a mis clairement en doute « le professionnalisme et le sang froid des policiers brestois ».
Selon Maître Alexandre Quéméner, certains policiers se perdent trop souvent sur les chemins de l’escalade et de la provocation.

« Pourquoi voit-on toujours les mêmes policiers devant votre juridiction et dans ce genre d’affaire ? » s’offusquait-il. « Est-ce parce qu’ils manquent de chance ou parce qu’ils font preuve d’une certaine provocation à l’égard des gardés à vue ? Combien sont-ils au commissariat de Brest ? Bizarrement, ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent pour des outrages et des insultes », ajoutait l’avocat sans user d’allusion et encore moins de périphrase. « Je vous demande de ne pas faire droit à la demande indemnitaire de ces policiers ».

Le tribunal a établi la culpabilité du jeune Ivoirien en le condamnant à un mois de prison et au versement de 300 euros aux policiers défendus par maître Bertrand Labat.

Le tribunal a également exigé le maintien en détention du jeune homme postulant dans les prochaines semaines à un titre de séjour pour vie privée et familiale. « Ce qu’il obtiendra au vu de sa situation avec un enfant né d’une relation avec une Brestoise présente dans la salle », assurait son conseil.

Le télégramme de Brest (4 février)



 

À l’appel du collectif Zéro personne à la rue, une quinzaine de personnes était mobilisée à Brest ce lundi 25 février en soirée, pour protester contre la situation de Vacaba, menacé d’expulsion. D’origine ivoirienne, le jeune homme, qui se dit orphelin, était encore mineur lorsqu’il a débarqué à Brest en mars 2017. C’est du moins ce qu’indiqueraient ses documents d’identité, selon le collectif, qui conteste l’examen osseux ayant établi sa majorité.

Une chose est sûre : depuis plusieurs mois, Vacaba vivait avec sa compagne française, et le couple a même donné naissance à une petite fille en septembre dernier. En mai dernier, l’Ivoirien a lancé sa demande de titre de séjour, mais il a reçu une obligation de quitter le territoire français en octobre. Puis, il y a un mois, lors d’un contrôle d’identité, il a été interpellé et s’est rebellé contre les policiers qui le conduisaient au commissariat, ce qui lui a valu de comparaître devant le tribunal correctionnel et d’écoper d’une peine d’un mois de prison ferme. Il devait être libéré ce samedi, mais la police aux frontières est venue le chercher et l’a conduit au centre de rétention administrative de Rouen, où il risque à tout moment d’être expulsé.

Le Télégramme de Brest

« On espère qu’il va nous revenir » , disait Lauriane, sa compagne et la mère de son enfant. Une demande de carte d’identité est en cours pour leur petite fille, âgée de 6 mois.

Cette régularisation permettrait au jeune homme, désormais âgé de 18 ans d’après ses soutiens, de demander un titre de séjour en tant que parent d’enfant français. « Le parcours de Vacaba a été semé d’embûches. Il a été expulsé du CDAS pour un simple retard » , affirmait une soutien, présente lors du rassemblement.

Une version que réfute Benoît Bothua, responsable de la mission départementale des mineurs non accompagnés : “Nous avons pris en charge Vacaba en mars 2017 dans le cadre de la mise à l’abri des mineurs. Il y a eu une garde à vue à la suite d’un comportement inadapté envers le personnel de l’hôtel, mais ce n’est pas ce qui a entraîné son exclusion.”
Ouest France

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