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« Que l’enfant restant grandisse le plus longtemps éloigné de son père. » C’est par ces mots que l’avocat général, Bastien Diacono, a terminé sa plaidoirie, ce mercredi 27 février, devant la cour d’assises du Finistère. Il a ensuite requis 16 années de réclusion criminelle, à l’encontre de ce père de famille.

Âgé de 24 ans, ce dernier est jugé depuis le mardi 26 février 2019, pour avoir secoué et tué son nourrisson de deux mois et demi, en 2016, à Brest. Le frère jumeau du bébé avait également reçu des coups. Si l’accusé reconnaît être à l’origine de la mort du nourrisson, il nie avoir porté des coups sur le frère jumeau. « Je n’ai jamais levé la main sur mes enfants » , a-t-il juré, mercredi matin, depuis le box des accusés.

Ouest France


Ce mardi 26 février, devant la juridiction du Finistère, il a été question du décès d’un bébé de deux mois et demi, le 28 octobre 2016, à l’hôpital Morvan de Brest. Après l’autopsie les médecins légistes en ont la certitude : les heures précédant son décès, Paul (1) a été secoué. Des mouvements brusques et violents ont fait bouger le cerveau qui a heurté la boîte crânienne. L’enfant a succombé à un traumatisme crânien et à une importante hémorragie intracrânienne.

« Tout cela est terrible » , reconnaît Claire Fouquet-Lapar, la présidente de la cour d’assises. La juridiction qu’elle préside juge depuis mardi le père du défunt nourrisson. Le père, parisien d’origine, est l’auteur présumé des violences. Avoir secoué le bébé ? L’accusé a fini par le reconnaître, au fur et à mesure de l’enquête. Ce qu’il nie, en revanche, c’est être responsable des violences commises sur Léo *, frère jumeau de Paul *. Version des faits maintenue, ce mardi, devant la cour d’assises.

26 octobre 2016, en soirée. Une mère de 21 ans est sortie acheter à manger. « C’était l’instant de 20-30 minutes. » Chez elle, dans le quartier de Recouvrance, à Brest, l’attendent son compagnon, 22 ans, et ses jumeaux de deux mois et demi. « Quand je suis rentrée, Léo pleurait bizarrement. J’ai été le voir, et j’ai vu qu’il avait un bleu à la tête. Quand je suis sortie acheter le repas, il n’avait rien. Il dormait, même ! »

Elle conduit son fils à l’hôpital Morvan, direction les urgences pédiatriques. Les examens révèlent des bleus au front, aux joues et sur les épaules. On découvre aussi « des traces de ce qui peut s’apparenter à un coup, un choc ou une pression prolongée. Mais sa vie n’est pas en danger » , indiquent deux médecins brestois. Ces spécialistes sont formels : tout cela n’a pu être commis que par une tierce personne.

Le 27 octobre, alors que Léo et sa mère sont toujours aux urgences, Paul est gardé par son père. Allongé dans son transat, installé dans le salon de l’appartement, il pleure. L’accusé, lui, n’est pas loin : il « joue à la PlayStation » . Et les cris de son fils l’irritent. D’autant plus que, gros consommateur de cannabis – « de 10 à 20 joints par jour » , il est en manque : « Je ne pouvais pas fumer, j’étais tout seul pour m’occuper de Paul ! » « Énervé, irritable » , le père reconnaît avoir secoué le bébé. Mais avec quelle force ? « Je ne sais pas dire… »

27 octobre au soir. Léo et sa mère sont toujours à l’hôpital Morvan. Paul y est transporté dans un « état gravissime » . Il y décédera, quelques heures plus tard.

La cour d’assises rendra son verdict ce mercredi soir.

*Prénoms d’emprunt

Ouest France

Maj : (NDR : cerise sur le gâteau)
Le manque de cannabis avait également provoqué, de la part du jeune homme « des gestes inappropriés », sur l’enfant décédé.
Ouest France

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