Royaume-Uni : Le soutien accru au Parti travailliste des électeurs appartenant à des minorités ethniques lors de la dernière élection générale et la diversité croissante des circonscriptions conservatrices font que les Conservateurs auront du mal à conserver le pouvoir la prochaine fois que les Britanniques iront aux urnes, selon une étude publiée lundi.
Le Parti travailliste a renforcé le soutien traditionnel dont il bénéficie de la part des électeurs appartenant à des minorités ethniques en 2017. 77% de ceux qui ont voté ont choisi le parti de Jeremy Corbyn, contre deux tiers en 2010, selon une étude de Runnymede, un groupe de réflexion sur l’égalité raciale.
Selon les recherches de Runnymede, environ un électeur sur dix inscrit aux élections générales de 2017 était issu d’une minorité ethnique, soit l’équivalent de 4,8 millions de personnes et une augmentation de 10% par rapport à 2010.
Pour chaque Noir, il y avait deux électeurs asiatiques [terme désignant généralement au Royaume-Uni les Sud-Asiatiques] et il y eut une augmentation sensible du nombre de voix pakistanaises et bangladaises allant au Parti travailliste (gauche) entre 2010 et 2017, sachant que moins de 10% des personnes de ces milieux ont voté pour les Conservateurs.
Un électeur travailliste sur cinq était issu d’une minorité ethnique, contre un électeur sur 20 pour les Conservateurs, et le soutien des musulmans au Parti travailliste est passé de 74% à 87% entre 2015 et 2017, selon l’analyse faite par Runnymede.
« En 2017, nous sommes revenus en arrière, a déclaré Binita Mehta-Parmar, une militante du Parti conservateur, lors de la présentation du rapport de Runnymede à Westminster. C’est l’écart électoral auprès des minorités ethniques qui nous a fait perdre notre majorité lors de cette élection. La focalisation du parti sur les électeurs blancs de la classe ouvrière […] a aliéné les électeurs des minorités ethniques. La population britannique issue des minorités ethniques est de plus en plus cruciale (…) »
Merci à Louis Blériot