« Je considère Zemmour comme l’une des incarnations de la tradition des polémistes français » : réponse de Guillaume Durand au départ de Maurice Szafran
(…) Simple constatation pour conclure : sa puissance de feu vient du politiquement correct qui nous envahit, de l’effondrement d’une certaine classe politique qui met le centre et les extrêmes face à face. Maintenant, je n’empêcherai jamais certains de tes lecteurs de considérer qu’Eric Zemmour est un Maurras ou un Brasillach qui s’ignore. Je n’y crois pas une seule seconde. La vérité si je mens, disais-je. Mon explication n’est pas que caricaturale puisque son idole de départ fut le Falstaff pied noir Philippe Seguin. Cette obsession de l’assimilation à tout prix est nécéssaire si nous voulons endiguer le terrorisme. Mais pour moi, l’éternel sourire ricaneur de Zemmour porte un nom et un sentiment : l’inquiétude.
Chroniqueur à Challenges, Maurice Szafran n’ira plus le matin polémiquer sur les ondes de Radio Classique, qui accueille Éric Zemmour. Face à lui, l’animateur de la matinale Guillaume Durand assume le recrutement du journaliste et défend “la tradition des polémistes français”.
Chroniqueur à Challenges, responsable de la page livres, et présent sur de nombreux plateaux de radios et de télévisions, Maurice Szafran vient de claquer la porte de Radio classique où il intervenait depuis des années. La raison ? L’arrivée d’Éric Zemmour parmi les polémistes réguliers de la station, propriété du groupe Les Echos. Maurice Szafran explique son geste dans une lettre au matinalier de Radio classique, Guillaume Durand, qui lui répond point par point. Les deux textes seront publiés ce 28 février dans Le Magazine littéraire.
Faut-il priver Éric Zemmour de micro quand de nombreux Français souhaitent l’entendre ou le lire ? La question, qui peut sembler surréaliste, agite depuis longtemps les médias. Elle s’est déjà posée à France 2 où le journaliste du Figaro fit les belles heures de l’émission de Laurent Ruquier On n’est pas couché, avant d’être écarté comme il le fut d’iTélé (devenu CNews) ou de RTL. Toujours à la tête de son émission sur Paris première (Zemmour & Naulleau), l’auteur de Destin français et du Suicide français est le bienvenu dans les médias privés mais se fait rare dans les médias publics. Personne n’assume la censure. Maurice Szafran place justement le débat sur le terrain de la liberté, la sienne. (…)