Pour le député LREM du Val-d’Oise, issu des rangs du Parti socialiste et aujourd’hui en charge des idées à La République en Marche, on ne combattra pas la judéophobie en désignant comme boucs émissaires les musulmans des quartiers populaires.
Il y a un antisémitisme en banlieue. Mais il ne prend pas sa source dans l’immigration ou dans les versets du Coran, comme j’entends Manuel Valls le dire. Il la prend dans l’ignorance et le sentiment anti-élites
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Il y a des quartiers où l’islam politique est en train de prendre le contrôle, il faut l’éradiquer. Il y a aussi des classes où l’on ne peut pas enseigner la Shoah, c’est inadmissible. Mais il ne faut pas exagérer, il n’y a pas cent cinquante Molenbeek en France, ce n’est pas vrai ça ! Si on veut voir disparaître l’antisémitisme dans les quartiers, on devrait faire ce que conseille Benjamin Stora depuis des décennies : enseignons à ces jeunes, dont l’histoire trouve ses racines au Maghreb, des récits de mémoire partagée entre juifs et musulmans. Ce n’est pas non plus dans la France périphérique mais dans les quartiers et les grandes villes que se concentre la pauvreté. Notre priorité doit être de l’y faire reculer et d’investir dans les établissements scolaires qui y sont sous-dotés et où les profs absents ne sont pas remplacés. Nous avons commencé à le faire en limitant à douze élèves les classes de CP. Il y a plus de difficultés dans ces quartiers, il faut y mettre plus de moyens et assumer une logique de discrimination positive territoriale.
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LREM ne doit pas reproduire les erreurs du passé. Il nous faut des listes vraiment inclusives aux prochaines municipales. Aujourd’hui, il n’y a pas un Noir ou un Arabe parmi les maires des cinquante plus grosses villes. Nous devons changer cela. Cette question de la représentativité est essentielle pour ramener les jeunes dans la démocratie. Je propose aussi qu’on fasse confiance à la banlieue. Des conseils citoyens sans réel pouvoir existent dans les mille trois cents quartiers prioritaires de la politique de la ville. Qu’on leur confie l’utilisation des crédits du ministère chargé de la Ville plutôt que de les laisser à des hauts fonctionnaires qui ne connaissent pas le terrain. La banlieue a presque 60 ans, arrêtons de la prendre pour une enfant ! C’est ce changement de méthode qu’Emmanuel Macron a voulu impulser et qu’il faut concrétiser.