Il y a sept ans, Ludovic-Mohamed Zahed publie Le Coran et la Chair, ouvrage dans lequel il explique son histoire : celle d’un enfant d’Alger qui découvre l’islam dans un groupe salafiste et tombe amoureux de son « aîné dans la confrérie ». Il y raconte aussi la guerre civile, la violence, les doutes, puis l’acceptation de sa sexualité et de sa foi. La même année, il décide de créer la première mosquée inclusive de France, à Paris [elle a fermé ses portes en 2015, NDLR], et d’y accueillir tous ceux qui se sentent rejetés par l’islam: les gays, les lesbiennes, les trans ou encore les femmes non voilées. Le séisme dans le paysage musulman français est tel qu’il est obligé de s’exiler quelques années en Afrique du Sud, pays de son compagnon Khiam, suite à des menaces de mort et une fatwa (condamnation) lancée par des intégristes. Là-bas, où le mariage homosexuel est déjà légal, il l’épouse civilement (et se marieront religieusement à Paris).
Aujourd’hui de retour en France, Ludovic-Mohamed Zahed s’est éloigné de l’activisme et du tourbillon médiatique. Il gère un centre islamique progressiste, l’institut CALEM, et se consacre essentiellement à la recherche et à l’enseignement, plus tranquilles mais aussi efficaces pour faire évoluer l’islam dans une direction plus modérée, ouverte et adaptée au monde moderne. C’est dans sa ville, Marseille, qu’il nous reçoit pour parler de sa vie et son combat. […]
Merci à C’