L’ancienne candidate à la présidentielle, qui semble avoir une haute opinion d’elle-même, n’a pas abandonné ses ambitions politiques, bien au contraire.
Ségolène Royal n’a rien perdu de sa verve. Défaite au second tour de la présidentielle de 2007 face à Nicolas Sarkozy, l’ancienne ministre de François Hollande a toujours l’Élysée dans un coin de la tête. Interrogé dans les colonnes de Marie Claire, le député socialiste Luc Carvounas n’est pas avare de compliments, décelant en elle sa capacité de répondre au besoin de « sérénité, de rassemblement et d’apaisement » des Français. Quant à la présidentielle de 2022, « elle voudrait y aller », assure Olivier Pérou, un journaliste du Point cité par le magazine.
« J’ai un bilan extraordinaire »
Alors, Ségolène Royal sera-t-elle la prochaine et première présidente de la République ? Quand on l’interroge sur le sujet, le poste ne lui semble en tout cas pas hors de portée. « Disons que je ne suis pas obsédée par l’élection présidentielle, mais je ne m’interdis rien », répond-elle. À trois ans de la prochaine élection, sa candidature lui paraît en tous points légitime. « Je suis connue dans le monde entier », fait-elle valoir. « J’ai un bilan extraordinaire. La masse de choses que j’ai faites, c’est quand même incroyable ». Pour la modestie, on repassera.
Et quand Ségolène Royal mêle orgueil et féminisme, ça fait mal. « Un homme de mon calibre serait utilisé autrement, c’est certain », lâche-t-elle, déplorant de ne voir « que des mecs au pouvoir », qu’elle compare d’ailleurs à « des petits fauves qui font pipi autour de leur pré carré ». « Président de la République, Premier ministre, présidents de l’Assemblée nationale, du Sénat, du Conseil constitutionnel… Pourquoi Laurent Fabius a-t-il été nommé à ce poste et pas moi, alors que j’ai une formation de juriste ? Pour que les choses changent, il faut qu’une femme devienne présidente de la République », estime-t-elle. Enfin, quand on lui parle du refus de Yannick Jadot, le candidat EELV aux européennes, de présenter une liste commune, Ségolène Royal préfère regarder de l’avant. « Jadot a commis l’erreur de sa vie », selon elle. Il peut s’en mordre les doigts.