Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion publique à l’Ifop, revient sur l‘analyse, par Le Parisien, des 334 000 propositions citoyennes publiées sur Internet dans le cadre du grand débat.
Cette photographie, certes encore impressionniste, montre que c’est une France urbaine, socialement favorisée et retraitée qui s’est exprimée, du moins sur Internet.
Cette carte des contributions est intéressante car elle ne correspond en rien au clivage gauche droite de la France telle que nous la connaissions précédemment. Elle confirme et conforte l’idée que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. La France qui a participé à cette vaste enquête est celle qui a voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle.
La crise des Gilets jaunes a remobilisé son électorat. Il a sans doute perdu un peu de celui qui était le plus à gauche, mais a gagné sur sa droite. Les contributeurs se retrouvent dans les départements de la façade ouest, le Massif central, l’Ile-de-France. Le Nord-Est et son électorat frontiste bien installé comme la Sarthe de François Fillon sont restés à l’écart. […]
Le Grand débat a-t-il manqué sa cible ?
C’est un peu tôt pour le dire. En revanche, la carte de la participation qui se dessine ressemble étrangement à la France qui est descendue dans la rue après les attentats contre Charlie Hebdo. C’est une France intégrée, qui a un sens du civisme bien ancré. La carte des non-contributeurs correspond à celle du non à Maastricht. […]