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LE RENDEZ-VOUS DES IDÉES. Selon l’historienne Benedetta Rossi, certaines formes d’aide au développement ont contribué à perpétuer des pratiques d’exploitation.

« Des Noirs ont réduit d’autres Noirs en esclavage, et ça continue ! », lance Biram Dah Abeid face à une assemblée galvanisée. Le député mauritanien et militant anti-esclavagiste, à la tête de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), vient de passer cinq mois en prison.

Pourtant, dans certains pays du Sahel, les sociétés portent toujours la marque de cet asservissement. Le Niger comptait 870 363 esclaves en 2015, d’après Ali Bouzou, secrétaire général de l’ONG abolitionniste Timidria. Lors de son intervention, il a dénoncé l’une de ses formes contemporaines, la pratique de la cinquième épouse, la « wahaya » : dans certaines régions, des jeunes filles, parfois mineures et d’ascendance servile, sont arrachées à leurs parents pour être vendues et mariées ; corvéables à merci, elles sont aussi exploitées sexuellement.

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Quelle place l’abolitionnisme a-t-il eu dans la propagande coloniale européenne ?

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Dans vos travaux, vous faites un lien entre l’esclavage et l’aide au développement. En quoi ces deux notions sont-elles connectées ?

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