ITALIE : Les regards des parents de Pamela Mastropietro et d’Innocent Oseghale ne se seront pas croisés, bien qu’ils soient assis à quelques mètres de distance. La maman, Alessandra Verni, portant un t-shirt à l’effigie de sa fille, et le prévenu, tête baissée, accusé d’avoir tué et démembré la Romaine de 18 ans. Il regarde ailleurs. Aujourd’hui [13 mars], jour de la troisième audience du procès qui se tient devant la cour d’assises de Macerata, on attendait la déposition de la compagne d’Oseghale.
Mais Michela Pettinari n’est pas là.
[…]Pettinari n’est pas présente. On est allé la chercher chez elle, mais elle n’a pas pu être localisée”, explique le procureur de Macerata, Giovanni Giorgio.
Michela P., 35 ans, la compagne d’Innocent Oseghale, était un des témoins les plus attendus de la troisième audience […] du procès du Nigérian, accusé d’avoir violenté, tué et démembré Pamela Mastropietro, le 30 janvier de l’année dernière. Mais cette femme, qui a eu deux enfants d’Oseghale, ne s’est pas présentée devant la cour […], même si elle aurait pu se prévaloir de la faculté de ne pas répondre, en sa qualité de conjointe de l’accusé…
Il serait possible de renoncer à son audition [qui pourrait être remplacée par] toutes les déclarations faites par Michela Pettinari pendant la phase d’instruction. Les parties civiles ont accepté cette proposition, à l’exception du conseil qui défend les intérêts du propriétaire de l’appartement de la rue Spalato, où a eu lieu le crime. La cour se réserve le droit de décider, au terme de l’audience, s’il est nécessaire d’entendre la compagne d’Oseghale […].
Une jalousie obsessionnelle
Les deux compagnons de cellule de l’accusé ont décrit Michela Pettinari de manière concordante: “Il disait que sa compagne le harcelait, y compris par des appels vidéo incessants, pour vérifier avec qui il était dans l’appartement.” Ce serait justement Michela qui aurait contacté les enquêteurs, après avoir appris que son compagnon avait été arrêté:
“Durant un appel vidéo du 30 janvier, j’ai vu qu’Innocent était à la maison en compagnie de deux hommes”, aurait-elle déclaré aux carabiniers.
Ces deux hommes sont sans doute Desmond Lucky et Lucky Awelima, les deux compatriotes d’Oseghale, qui, au fil des mois, ont été écartés de l’enquête principale, mais qui sont toujours emprisonnés pour le trafic de drogue […].