“Il devrait y avoir des quotas pour hommes dans les institutions scientifiques”. C’est avec cette motion que s’est ouvert hier [13 mars] à Paris un débat proposé par la Fondation L’Oréal dans le cadre de son programme For Women in Science [pour les femmes dans la science]. Cette proposition vise à reconnaître que les hommes sont surreprésentés dans cette discipline : ils sont plus nombreux, ils gagnent davantage et ils ont droit à une meilleure reconnaissance. Au lieu d’exiger un minimum de femmes scientifiques, la modératrice Allison McCann a demandé “qu’on envisage de fixer une limite au nombre d’hommes dans la science” pour combattre l’inégalité.
L’organisation du débat, à la manière d’Oxford – diverses séries d’exposés contradictoires, pour ou contre la motion – était assurée par le New York Times (NYT) […]. La direction du journal américain avait choisi cinq chercheuses, dans des domaines allant de la médecine à la géologie, et un homme, expert en diversité et en leadership, pour s’affronter en deux équipes de trois personnes. […] […] “Au lieu d’inviter des femmes à la table, certains hommes devraient quitter la table pour permettre la promotion de collègues plus compétentes”, a-t-elle [Marina Kvaskoff] déclaré. […] Dans des domaines comme l’ingiénerie, les garçons médiocres persévèrent, alors que seules les filles excellentes parviennent au sommet . […] […]
Elle [Rose Mutiso] et ses deux collègues, les scientifiques Emma Liu et Kaisa Snellman, dénoncent le fait que les quotas transforment hommes et femmes en fiches interchangeables et fait disparaître leur individualité. […] Pour elle [Snellman], être la femme symbolique est “réducteur et humiliant”.
Ce type de débat […] n’admet qu’un gagnant. Ce fut finalement le public – composé en grande partie de scientifiques et de journalistes – qui décida par acclamations et applaudissements. La motion fut adoptée.
(Traduction Fdesouche)