L’idée que les élites organiseraient une substitution des « Français de souche » par des immigrés recueille aujourd’hui l’adhésion d’une proportion importante de la population, explique, dans une tribune au « Monde », l’historienne Valérie Igounet.
(…) C’est en 2010, dans son livre Abécédaire de l’in-nocence (éditions David Reinharc), que Renaud Camus emploie cette expression, avant d’y consacrer, l’année suivante, chez le même éditeur, un ouvrage. Dans Le Grand Remplacement, la thèse qu’il développe est celle de l’existence d’une entreprise délibérée, ourdie par les « élites mondialistes », de substitution des « Français de souche » par l’immigration musulmane de l’Afrique et du Maghreb.
Invitée, le 2 novembre 2015, sur BFMTV, Marion Maréchal, alors députée du Front national (aujourd’hui Rassemblement national, RN), déclarait : « Il y a aujourd’hui un effet de substitution sur certaines parties du territoire de ce qu’on appelle les Français de souche par une population nouvellement immigrée. »
Dans Le Figaro du 18 mars 2016, l’essayiste Eric Zemmour signait pour sa part une chronique intitulée « Le Grand Remplacement, fantasme ou réalité ? », qu’il concluait en ces termes : « Et si c’était tout simplement un projet ? Un objectif ? Une réalité en marche qu’on ne peut, qu’on ne veut arrêter. »