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La ville nouvelle de Sénart est particulièrement concernée par les phénomènes de rodéos. À tel point que le député PS de la circonscription, Olivier Faure, avait réclamé un amendement aggravant à la récente loi d’août 2018.

Quand ce ne sont pas les voitures qui se tirent la bourre du samedi soir sur les parkings déserts, ce sont les scooters en feeling (roue arrière) en plein centre-ville.

Seulement, depuis le mois d’août dernier, la nouvelle loi permet de réprimer plus durement le phénomène : 1 an de prison et 15 000 € d’amende. À Sénart, l’important dispositif de vidéosurveillance facilite grandement le flagrant délit.

Ce fut le cas le 3 août dernier à Savigny-le-Temple, avec ce jour-là, un vrai débutant. Complètement défoncé au cannabis, il avait été longuement filmé alors qu’il arpentait en zigzaguant, sans casque, de long en large et à contresens, le quartier des Arcades sur la roue arrière.

La vidéo montre clairement que tout au long de son manège, il manque plusieurs fois de percuter des piétons et d’emplafonner quelques voitures circulant en sens inverse.

Les policiers se précipitent sur place, interpellent le délinquant, procèdent au dépistage de stupéfiants ? très positif – et le présentent au juge qui lui fixe son rendez-vous devant la justice pour le 19 mars, avant de le libérer.

Seulement entre-temps, le jeune homme – un chauffeur-livreur originaire du Maroc et âgé d’une vingtaine d’années – a de nouveau été condamné pour des faits similaires, ce qui a fait sauter ses sursis précédents et l’a ramené à la case prison où il séjourne souvent depuis 3 ans, pour des délits de circulation.

C’est donc en tant que détenu qu’il comparaissait au tribunal correctionnel de Melun ce mardi. La silhouette frêle, plutôt décontracté et très libre de ton : « C’est sûr… C’est pas des trucs à faire », concède-t-il à la présidente qui lui demande quelques explications.

Puis, jouant la conciliation, il tente de négocier la peine qui l’attend en allant jusqu’à suggérer au tribunal de lui infliger plutôt des « jours-amendes ». « On verra ça ! », s’impatiente la présidente.

Le genre de transaction qui n’est spécialement non plus du goût du procureur qui le recadre tout de suite en requérant 6 mois ferme. « Vous avez le privilège d’inaugurer cette nouvelle loi… J’ai compté, on vous voit sur la vidéo faire 19 roues arrière de suite », lance-t-il au prévenu parfaitement détendu qui s’étire dans son box.

Une courte interruption de séance permet à la présidente de revenir à la réalité et de fixer le tarif : ce sera 2 mois ferme avec maintien en détention. 2 mois qui s’ajouteront à la peine en cours qui déjà courait jusqu’en décembre prochain.

Le prévenu, passablement énervé, tente alors quelques explications sur sa jeunesse qui passe… en prison. « J’ai 20 ans », plaide-t-il à son tour en tapotant sa montre pour monter qu’il a déjà passé trop de temps derrière les barreaux. Puis il entre dans une vraie rage où il lance hargneux « J’m’en bats les c… ; vous avez que ça à faire… tout’ façon, j’vais faire appel… tranquille ! »

Les policiers l’entravent alors et le font sortir, juste à temps pour lui éviter un outrage au tribunal…

J-F. Caltot – La République de Seine et Marne

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