Dégoût, colère, envie de révolution… : l’étude exclusive qui révèle la très sombre humeur des Français relativement aux autres Européens
Atlantico : Selon un sondage IFOP pour Atlantico, 39% des Français considèrent que pour changer la situation du pays, il faudrait une révolution, tandis que 50% d’entre eux considèrent plutôt qu’il faudrait un programme de réformes. Comment expliquer cette situation comparativement aux autres pays européens ?
David Nguyen : La première chose à dire est qu’il s’agit d’un chiffre absolument spectaculaire. Quatre Français sur dix considèrent qu’une révolution serait une bonne solution : même si nous ne savons pas exactement ce qu’ils mettent derrière ce mot, c’est la marque d’une radicalité très présente au sein de la société. Ce qui nous permet de dire que cela est un taux important c’est que ce chiffre est beaucoup plus élevé que dans tous les autres pays européens que nous avons testé. On observe 39% de révolutionnaires potentiels en France contre 20% en Allemagne, 14% en Autriche, 13% en Espagne, 28% en Italie et 14% parmi les Polonais. Dans ces pays, l’attachement à une logique réformiste est plus élevée qu’en France et la propension à la révolution plus faible. Même si le réformisme reste dominant dans notre pays avec 50% des français qui ne veulent pas en passer par une révolution mais plutôt par des réformes, ce résultat indique un désir de changement particulièrement intense. (…)