Si les premières questions restent plutôt classiques – Bernard-Henri Levy est interrogé sur Donald Trump, son implication dans la guerre en Libye, cela se corse doucement quand le philosophe doit aborder la question de Roman Polanski, réalisateur qui a plaidé coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure de 13 ans 1977 avant de s’enfuir des États-Unis.
“Oh non, non, c’est sa victime qui avait 13 ans”
Le journaliste américain semble avoir grand mal à comprendre le soutien sans faille de son interlocuteur pour celui qui s’est exilé en Suisse. “Vous affirmez que Roman Polanski a peut-être ‘commis une erreur de jeunesse.’ Il avait, je crois, 13 ans à l’époque. Oh non, non, c’est sa victime qui avait 13 ans. Lui, en avait 43”, ironise ouvertement le journaliste.
Bernard-Henri Levy répond. “Ce que je voulais dire, c’est que j’ai fait une petite enquête et j’ai découvert que cette année-là, dans la même région de Californie, il a probablement été le plus sévèrement puni parmi les auteurs de même crimes. Parce qu’il était riche et célèbre, il n’a pas été épargné par la justice mais plutôt le contraire.” Une réponse qui surprend visiblement Isaac Chotiner. “Pour avoir violé une fille de 13 ans, c’est bien de cela dont on parle ?” “Oui violer. 14, 15, 13 ans, peu importe, c’est un crime, répond BHL. Il a été lourdement puni. Il est allé en prison etc. […] La sanction doit être adaptée à la culpabilité. La culpabilité doit être déterminée avant.”
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