Adressé à des élèves de CE1, un document pédagogique sur les libertés en France fait notamment référence aux «terroristes islamistes» et aux femmes qui «ne sont pas obligées de couvrir leurs cheveux». Certains y voient une « islamophobie décomplexée », tandis que l’établissement nie toute mauvaise intention.
Un document pédagogique étudié dans une classe de Villiers-le-Bel, commune d’Ile-de-France, a suscité un tollé auprès de plusieurs personnes. Des élèves de CE1 de l’établissement privé catholique Saint-Didier, qui regroupe l’école et le collège, se sont vu dispenser un cours sur les libertés en France. Il y est notamment question de la liberté d’expression, des femmes, de la presse et de culte. Problème, selon des parents choqués : il stigmatise une communauté et une religion, en l’occurrence les musulmans et l’islam.
Dans un court paragraphe consacré au droit de «Choisir», le document indique que «les Français ont le droit de posséder de ce qu’ils veulent. Ils choisissent leurs loisirs, vont voir des concerts du genre de musique qu’ils aiment, pratiquent le sport de leur choix… Ce sont des libertés que les terroristes islamistes veulent supprimer».
Plus bas, dans un autre paragraphe consacré aux femmes, le document souligne qu’ «en France, les femmes ne sont pas obligées de couvrir leurs cheveux. Elles peuvent aller seules où elles veulent, s’habiller comme elles veulent, bronzer sans soutien-gorge… Ça non plus, ce n’est pas possible partout. En Arabie saoudite, par exemple, un pays où un islam très strict est appliqué, les femmes n’ont pas le droit de sortir sans porter un voile et une longue robe noire qui couvre tout leur corps». […]
Ilham Moustachir, adjointe au maire de Gonesse et conseillère déléguée à la formation, à l’emploi et à l’insertion professionnelle au sein de la communauté d’agglomérations Roissy-Pays-de-France, qui regroupe 42 villes dont Villiers-le-Bel, estime que ce contenu «stigmatise l’islam». «Ça ne me dérange pas qu’on parle de laïcité ; on est dans une république laïque, mais qu’on parle toujours de l’islam, l’islam, l’islam… Ça suffit. Il y a une islamophobie qui se généralise, les langues se délient», regrette cette élue. […]