Le gouvernement français a affirmé lundi son clair soutien à “l’unité de l’Espagne”, en forme de rappel à l’ordre après la tribune de sénateurs dénonçant “la répression d’élus” indépendantistes catalans, dont certains sont en procès.
“Il n’appartient pas à la France de s’immiscer dans des procédures judiciaires en cours”, écrit le Quai d’Orsay dans un communiqué, rappelant l’attachement de la France “à l’unité et à l’intégrité de l’Espagne”.
“C’est un sujet qui relève de la responsabilité de l’Espagne, qui est un État de droit, dans lequel personne – fût-il parlementaire français – n’a à s’immiscer”, avait auparavant twitté la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau.
“A l’heure où l’esprit d’unité et de solidarité doit plus que jamais nous guider dans la relance du projet européen, les autorités françaises rappellent leur attachement à une Espagne forte et unie et leur plein soutien aux autorités espagnoles”, souligne le Quai d’Orsay.
Une mise au point après un appel lancé par 41 sénateurs de droite (LR), du parti présidentiel LREM, comme de gauche (PS, PCF) et publié par le sénateur (LREM) André Gattolin dimanche sur le site en ligne Médiapart. (…)
L’ancien Premier ministre Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone, avait réagi sur twitter qualifiant le manifeste “d’irresponsable” et invitant “ces 41 sénateurs à suivre en direct le procès de ceux qui ont violé la Constitution espagnole”. Il a par la suite salué “le soutien du gouvernement français à l’unité de l’Espagne”.
Pour le respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne
Issus de différents groupes politiques de la Haute Assemblée, 41 sénateurs signent un appel au respect des droits fondamentaux en Catalogne. Ils demandent des solutions politiques au niveau européen, dénonçant «les répressions dont sont victimes des élus légitimes, représentants politiques de la Generalitat de Catalogne emprisonnés ou forcés à l’exil pour leurs opinions dans l’exercice des mandats que leur ont confiés les électeurs».
« Notre pays est voisin de l’Espagne et de sa grande Région, La Catalogne, avec qui nous partageons une longue histoire.
En tant qu’européens et en tant que français, nous nous sentons concernés par les événements graves qui se sont déroulés en Catalogne. Au moment où se déroule le procès devant le Tribunal supérieur espagnol d’anciens membres du Gouvernement régional catalan, de l’ancienne Présidente du Parlement catalan et de responsables associatifs catalans, nous, membres du Sénat de la République :
- demandons le respect des libertés et des droits fondamentaux en Catalogne, sans bien sûr s’immiscer dans les problèmes politiques d’un pays voisin et sans prendre parti sur le sujet de l’indépendance de la Catalogne ;
- dénonçons les répressions dont sont victimes des élus légitimes, représentants politiques de la Generalitat de Catalogne emprisonnés ou forcés à l’exil pour leurs opinions dans l’exercice des mandats que leur ont confiés les électeurs ;
- constatons que cette situation est une véritable atteinte aux droits et aux libertés démocratiques ;
- regrettons que la gravité de cette situation soit sous-estimée dans notre pays ;
- demandons que la France et les pays de l’Union européenne interviennent pour rétablir les conditions du dialogue afin de trouver des solutions politiques à un problème politique ».
Ce texte est à l’initiative de François CALVET, Michel CANEVET, Ronan DANTEC, André GATTOLIN, Pierre OUZOULIAS et Simon SUTOUR.