LE RENDEZ-VOUS DES IDÉES. L’économiste camerounais Thierry Amougou analyse les ressorts de la mobilisation en Europe et en Amérique du Nord (1/2).
(…) Tous « génération climat » ?
Le réchauffement climatique n’est pas qu’un problème de température en hausse. C’est aussi et surtout un révélateur des rendements décroissants, voire négatifs, du processus modernisateur à la fois en Occident et en régions extra-occidentales. La « génération climat » européenne, si nous troquons la définition démographique d’une génération par une approche civilisationnelle, peut être entendue comme une représentation du surcroît de sensibilité climatique que la civilisation techno-scientifique occidentale construit chez de nombreux contemporains occidentaux.
La preuve en est que les écoliers, les lycéens, les étudiants, les chercheurs et les politiques ne marchent pas pour le climat en Afrique, en Asie centrale et en Amérique latine. Parce que la culture techno-scientifique et sa construction d’un « climat global » y est moins prégnante, bien que la sensibilité soit bien réelle. Les revendications environnementales dans ces zones prennent souvent la forme des peuples premiers et des paysans qui défendent la préservation de leurs modes de vie. En conséquence, lorsque la « génération climat » en Europe condamne le mode de vie occidental, les sociétés extra-occidentales, elles, luttent pour sauvegarder des modes de vie ancestraux de la prédation capitaliste.
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(Merci à la Rune de Chantilly)