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Impliquée en Syrie depuis septembre 2015, l’armée française a contribué à la reprise de Baghouz, dernier bastion de l’Organisation État islamique (OEI), grâce à ses frappes aériennes et à l’implication de ses forces spéciales sur le terrain. […]

Alors qu’il se profilait, ce succès militaire a toutefois été critiqué par le colonel François-Régis Legrier, chef de corps du 68e régiment d’artillerie d’Afrique et commandant de la Task Force Wagram au Levant – les forces spéciales impliquées en Syrie – entre octobre 2018 et février 2019.

Ce dernier a publié dans la Revue défense nationale (RDN) de février un article intitulé “La bataille de Hajin : victoire tactique, défaite stratégique ?” dans lequel il met en cause la méthode américaine, suivie par l’armée française, pour vaincre l’OEI et qui consiste à s’en remettre essentiellement aux frappes aériennes.

«Au XIXe siècle, le sort d’une bataille mettant en jeu quelques milliers d’hommes était réglé en une journée […] ; au XXIe siècle, il faut près de cinq mois et une accumulation de destructions pour venir à bout de 2 000 combattants ne disposant ni d’appui aérien, ni de moyens de guerre électronique, ni de forces spéciales, ni de satellites», déplorait le colonel français.

«Pourquoi entretenir une armée que l’on n’ose pas engager ?, demandait-il. Si la réduction du dernier bastion de l’État islamique ne vaut pas la peine d’engager des troupes conventionnelles, quelle cause sera assez importante pour le faire ? Extrêmement à l’aise pour remplir les grands états-majors multinationaux d’une ribambelle d’officiers, les nations occidentales n’ont pas eu la volonté politique d’envoyer 1 000 combattants aguerris régler en quelques semaines le sort de la poche de Hajin et d’épargner à la population plusieurs mois de guerre.» […]

Les militaires français de l’opération Chammal ont-ils donc vocation à rester présents au Moyen-Orient ? Le ministère des Armées ne s’est pas encore officiellement prononcé sur l’avenir des forces françaises. Mais selon Le Figaro, Washington aurait demandé à Paris de doubler sa présence militaire en Syrie, “composée actuellement d’environ 200 membres des forces spéciales”. Le quotidien affirme que les canons Caesar, installés à proximité de la frontière entre l’Irak et la Syrie, devraient être retirés. Le sort de la base aérienne en Jordanie est, lui, encore en suspens.

France 24

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