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En 2015, la Belgique a connu une vague migratoire importante. 44.760 personnes ont demandé l’asile dans notre pays, soit environ deux fois plus qu’au cours d’une année normale. Suite à cette vague migratoire, il a fallu ouvrir des places d’accueil en urgence, puisque la Belgique est tenue d’offrir un accueil aux personnes sollicitant l’asile dans notre pays. Le réseau d’accueil est passé en quelques mois de 16.000 places à plus de 33.000.

En termes de dépenses publiques, cet accueil sur le court terme a engendré une augmentation des dépenses chez Fedasil, l’agence fédérale qui gère l’accueil des demandeurs d’asile. D’après les chiffres communiqués par le cabinet de la ministre Maggie De Block, les dépenses en 2015 s’élèvent à 340 millions d’euros et 524 millions d’euros en 2016, contre 284 millions en 2014. A cela s’ajoutent des coûts liés à l’octroi du statut de réfugiés, obtenu en cas de demande d’asile validée par l’Office des Étrangers. En effet, les personnes réfugiées ont droit au revenu d’intégration sociale, octroyé par les CPAS.

En 2014, 12.500 réfugiés touchaient le RIS. Quatre ans plus tard, le nombre de réfugiés est passé à 25.500. Coût estimé par an : en 2014, 120 millions d’euros, en 2018, 200 millions d’euros.

En faisant le total des dépenses à court terme et celles à long terme, le gouvernement fédéral a déboursé plusieurs centaines de millions d’euros pour faire face au pic migratoire de 2015. Aujourd’hui, le défi est donc que, pour que les retombées économiques du pic migratoire de 2015 soient effectives, d’intégrer ces réfugiés dans le marché du travail.

Ce constat fait donc dire à certains que l’immigration serait un poids pour notre économie et que les réfugiés font peser un poids sur notre sécurité sociale. Y aurait-il néanmoins des effets positifs à cette arrivée massive de réfugiés. D’après certaines études, il y aurait, en effet, des effets favorables à long terme, parce que ces personnes participent à notre économie. Un rapport de l’OCDE estime que l’apport fiscal des immigrés en Belgique atteint 0,3% du PIB.

En conclusion, accueillir des réfugiés aurait donc un impact positif pour notre économie. Un constat que la Sotieta Ngo, directrice du CIRE, confirme, mais pour elle, décider d’accueillir ou non les demandeurs d’asile n’est pas une question de coûts/bénéfices.

« C’est un débat d’idées. C’est la conviction qu’on est pour ou contre, et que c’est bénéfique ou pas d’accueillir et d’être plus généreux à l’égard des migrants. On se pose moins la question de : quelle est notre éthique et quelle est la morale qu’on veut conduire en la matière, au-delà des obligations nationales ou internationales de la Belgique ? On pense qu’en déclarant qu’on sera le moins généreux possible, les demandeurs d’asile viendront moins nombreux. Mais, ça ne marche pas. Les migrations ne s’arrêteront pas parce que la Belgique fait des choix moins onéreux », explique-t-elle.

Autre argument mis en avant par plusieurs Belges pour dire stop à l’accueil des réfugiés : ils vont prendre leur job. La directrice du CIRE dément cette affirmation : « C’est une fiction de penser que l’emploi est un gâteau bien défini et qu’il doit être réparti entre le nombre de personnes réunies autour de la table. On est dans un système où l’emploi croît au gré des personnes qui composent le marché de l’emploi et les étrangers viennent stimuler certains secteurs ».

Reste qu’autour de ce débat sur l’accueil des migrants, il y a un élément qui est difficilement chiffrable, pour Sotieta Ngo : c’est la solidarité des Belges envers les migrants, notamment ceux aidant la plate-forme citoyenne. « Le coût d’un accueil chaleureux, humain, généreux et qui n’est pas contraint, à la table de personnes qui désirent volontairement se montrer accueillantes, n’a pas de prix. Au niveau de la dignité humaine des personnes qu’on accueille, c’est inestimable ».

RTBF

Merci au Shérif de Nottingham

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