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Nommé à la tête de Libération en mars 2014, puis directeur général de BFM Business depuis 2016, Pierre Fraidenraich a présenté sa démission ce jeudi du groupe Altice, affirme le quotidien. Une information confirmée au Parisien. Une décision qui intervient après les révélations du journal la Lettre A, sur l’organisation d’un forum au Gabon.

Plusieurs millions d’euros en jeu
La Lettre A, quotidien spécialisé dans les médias, révèle ce jeudi que cet événement a été financé principalement par un service de la présidence gabonaise. Le quotidien aurait reçu 450 000 euros pour sa prestation, tandis que ses actionnaires auraient empoché trois millions d’euros.

Le Parisien


 

Les dirigeants du quotidien, Laurent Joffrin et Pierre Fraidenraich, ont été entendus comme témoins dans le cadre d’une enquête préliminaire visant un forum organisé par Libération à Libreville en 2015. Souhaité par l’autocrate gabonais Ali Bongo, le débat, auquel la Société des journalistes était opposé, entrait dans le cadre d’une campagne de communication pour redorer son image.

Selon La Lettre A, la justice a récemment ouvert une enquête préliminaire visant un forum organisé par Libération au Gabon les 9 et 10 octobre 2015. « L’enquête aurait été ouverte après un signalement de Tracfin concernant des flux financiers entre le Gabon et la France. Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du quotidien détenu par Altice France, et Pierre Fraidenraich, à l’époque directeur opérationnel notamment en charge de l’activité événementielle, viennent d’être entendus comme témoins », affirme la lettre confidentielle.

(…)Le projet de forum, qui prend forme quelques mois plus tard, vise à associer Libération à un plan de communication d’Ali Bongo, pour redorer son blason, à l’occasion de débats auxquels participeront des représentants de l’État gabonais. Un débat sur la presse est ainsi prévu, certes avec Reporters sans frontières (RSF), mais aussi avec le ministre de l’information du Gabon. Dès que le projet est connu, la rédaction du journal s’enflamme et tempête. Beaucoup de journalistes, et notamment des figures du titre, y sont violemment opposés. Et la Société des personnels, dans un premier élan, ne veut pas plus en entendre parler.

Mais la réponse de la direction du journal est brutale : elle fait savoir que si le forum de Libreville est annulé, elle mettra fin aux autres forums que le journal organise périodiquement en province, ce qui ferait perdre près de 3 millions d’euros au journal, une somme qu’il faudrait récupérer par un plan d’économies correspondant. Face à ce qu’il faut bien appeler un chantage, la Société des personnels finit donc par s’incliner, demandant juste des garanties sur la transparence des financements et la maîtrise par les journalistes du processus d’organisation des débats.

Et c’est ainsi que les 9 et 10 octobre 2015, le forum s e tient tout de même à Libreville, financé intégralement par Ali Bongo et pour son seul profit. La table ronde sur la presse sera même chargée de réfléchir à cette question étrange, vu le contexte : « Le défi de l’indépendance ».

Mediapart

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