Deux Toulousains ont été jugés ce jeudi pour l’agression, l’extorsion et l’enlèvement d’un étudiant de Sup Aéro, début février. Il avait été transporté au Mirail
Il a trouvé le temps long, très long. Louis, 22 ans, étudiant en 5e année à Sup Aéro, a été agressé dans la nuit du 2 au 3 février dernier, en sortant du métro Faculté de pharmacie, chemin des Maraîchers, alors qu’il rentrait chez lui dans le secteur de Rangueil, à Toulouse. Au détour d’un chemin piétonnier, deux jeunes hommes de 18 et 23 ans l’ont accosté pour lui soustraire sa carte bancaire. « Vous lui avez cassé le nez, avant de le contraindre à vous suivre à un distributeur sous la menace d’une bombe lacrymogène », explique froidement la présidente Viargues, lors de leur comparution immédiate, ce jeudi, au tribunal de Toulouse.
Une violente épopée qui dure 2 h 30
Les deux comparses, Mickael et Reda, ne se sont pas arrêtés là. « Après deux essais à des distributeurs, la carte n’a pas fonctionné ». Agacés, les deux agresseurs ont demandé à Louis de les conduire chez lui, dans une résidence étudiante proche. Ils ont alors fait main basse sur une bonne partie de ses effets personnels : ordinateur, téléphone, montre, console de jeux… « Et une voiture, qui appartient à la mère de votre victime » souligne la magistrate. Un dépouillement en règle à l’issue duquel Louis est encore contraint de suivre les deux hommes, très excités, qui lui font entrevoir la crosse d’une arme. Après une demi-heure interminable, mis à l’arrière du véhicule de sa propre mère, il a été déposé au cœur de LaReynerie, avec pour ordre de ne pas bouger pendant deux heures.
« Il ne veut plus mettre les pieds à Toulouse »
Les policiers toulousains ont établi que le jeune homme a été suivi à sa sortie de métro. Identifié par les caméras de Tisséo, Mickaël a validé sa carte de transport, ce qui permettra de l’identifier. Reda tente, lui, de vendre la voiture dérobée à 500 euros.
La présidente Viargues entre alors dans la valse des questions : « Qui a eu l’idée de l’agression ? De pénétrer au domicile ? De voler la voiture ? ». En face, Réda, présumé « cerveau » de l’agression, s’époumone : « C’est horrible ce qu’on a fait, mais je me suis laissé prendre au jeu, je n’ai jamais été meneur. C’est la victime elle-même qui nous a conduits chez elle ! »
Me Catherine Roson-Valès souligne le traumatisme subi : « Mon client est très choqué, il se remet doucement. Il se réfugie dans le travail, ses projets, il ne veut plus mettre les pieds à Toulouse ». (…)