Vendredi, comme presque chaque jour à l’arrêt Bir-Hakeim, une bande de pickpockets vient de s’engouffrer dans les rames. Cette station très fréquentée illustre le retour massif des vols à la tire sur le réseau francilien. Depuis le début de l’année, la préfecture de police de Paris constate une hausse de 33 % de ces délits sur les rails de la capitale principalement.
Les jeunes femmes, jeunes filles pour certaines tant elles semblent jeunes, tentent de se fondre dans la foule, font semblant de jeter un regard sur la carte du métro entre deux repérages. Pourtant, difficile de ne pas les remarquer. Toujours ou presque, il s’agit d’adolescentes qui agissent en groupe de cinq, voire dix. Présents du matin au soir, ces visages deviennent vite familiers aux habitués du trajet. Originaires d’Europe de l’Est, ces jeunes travaillent toujours à plusieurs, parfois pour des réseaux très structurés. (…)
Reconnaissables avec de grandes sacoches en bandoulière, qui servent à transporter leurs larcins, ces jeunes voleurs attendent les « bons » clients avant d’investir les rames bondées. L’air de rien, ils se collent un instant aux touristes puis sortent avant que les portes ne se referment. Parfois, la stratégie diffère. Les malfrats bousculent les voyageurs qui descendent de la rame pour glisser leur main dans une large poche ou un sac resté ouvert. Le geste est précis, et dans la confusion, impossible de se rendre compte que son téléphone ou son portefeuilles a disparu. (…)
« On appelle la police pour qu’ils interviennent, mais comme les voleurs connaissent parfaitement leurs droits, ils disent qu’ils sont mineurs et sont relâchés dans les 15 minutes », un salarié de la RATP, pour qui l’histoire s’est une fois mal terminée. « J’ai déjà été menacé de mort. Ils reviennent nous voir pour nous insulter, car on leur a fait perdre du temps. »