FIGAROVOX/TRIBUNE – L’écrivain David Brunat soutient l’initiative «We Are NOT Weapons Of War», lancée les 26 et 27 mars derniers au Luxembourg, et qui vise à faire de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits un enjeu mondial.
Ancien élève de l’École normale supérieure et de Sciences Po Paris, David Brunat a été membre du cabinet de plusieurs ministres. Par ailleurs écrivain et conseiller en communication, il a publié ENA Circus (éd. du Cerf, 2018), un roman satirique qui imagine la nomination d’une promotion d’énarques par un groupe d’experts.
Fléau consubstantiel à l’histoire de l’humanité en armes, instrument de conquête et d’asservissement immémorial, le viol de guerre a longtemps fait l’objet d’une espèce d’indulgence embarrassée de la part de la communauté internationale. N’est-ce pas un usage vieux comme le monde, et que presque toutes les civilisations ont pratiqué? A laquelle les humains se sont résolus depuis la plus haute antiquité, en prenant leur parti d’un mal sans doute répréhensible mais inévitable et dont il serait aussi illusoire d’exiger la disparition que d’escompter la fin de la guerre elle-même?
Entre déni, gêne et fatalisme, une sorte de résignation douloureuse face à ce phénomène d’une portée si vaste et d’une telle fréquence qu’on peut le qualifier d’universel a longtemps tenu en échec les initiatives destinées à réprimer ces crimes à la mesure de leur gravité, à poursuivre leurs auteurs et leurs commanditaires avec la sévérité nécessaire, et bien entendu à protéger les victimes, faire respecter leurs droits, restaurer leur dignité bafouée.
Il est vrai que des avancées importantes ont été enregistrées au cours des dernières années, par exemple lorsque les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda ont jugé les violences sexuelles en les considérant comme constitutives de crimes de guerre, voire de génocide (notamment, dans le cas du Rwanda, par la contamination volontaire au virus VIH dans…
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