Ancien candidat à la liste LREM aux élections européennes, Nader Allouche dénonce le choix de candidats trop homogènes sociologiquement.
Conduite par l’ancienne directrice de l’ENA, la liste Macron pour les européennes pêche par l’absence totale de candidats issus de la diversté, en position éligible. Même si l’on a raison de s’opposer à la discrimination positive et aux quotas à l’américaine, peut-on accepter un tel manque de décence? Il ne s’agit pas de compter les noirs et les arabes sur la liste du Président Macron. On ne peut pas les compter : il n’y en a aucun parmi les 23 premiers candidats, ceux qui devraient être élus au Parlement Européen.
S’agit-il d’un problème de discrimination raciste ? Non. En vérité, cette absence de la diversité sur la liste Macron pour les européennes est le résultat de l’exclusivisme de classe à LREM.
LREM est en train de devenir le parti de la bourgeoisie dite “progressiste”, des bobos parisiens et des notables de province. […]
La diversité, qui a peur de Le Pen, qui, culturellement (je parle ici des musulmans) ne croit pas au discours d’extrême gauche, et qui n’a jamais vraiment voté LR, se retrouve coincée. Autrefois, elle trouvait une place au PS. A LREM, elle ne trouve pas sa place, n’est pas vraiment représentée, sinon par des énarques, qui n’ont plus aucune attache sociologique avec nous. On ne croit plus aux épouvantails de la fausse représentation.
Quelles options politiques restent-ils à cette diversité, face à la menace Le Pen ? Cette polarisation sociale et sociologique du champs politique est en train de pousser les jeunes de la diversité au désespoir et au repli sur eux-mêmes, en pleine explosion du phénomène de la radicalisation.