Droit dans ses bottes. L’ex-gendarme réserviste Vincent Crase n’en démord pas, il n’a pas commis de “faute morale” en sortant de son rôle d’observateur pour interpeller de façon musclée des manifestants le 1er mai 2018, place de la Constrescarpe à Paris. A 46 ans, ce protagoniste majeur de l’affaire Benalla publie Présumé coupable (éd. Plon), sorti jeudi 4 avril, où il parle en vrac de son ami Alexandre, des “start-uppers” du parti En marche !, ou d’Emmanuel Macron. Et il livre évidemment sa vision personnelle de ses déboires judiciaires.
[…] Après la victoire à la présidentielle, le parti majoritaire déménage rue Sainte-Anne au centre de Paris. Les poids-lourds sont partis, et le responsable de la sécurité dépeint acidement un “Disneyland pour bobos” où la dimension ludique semble l’avoir emporté sur tout le reste. “Le côté start-up un peu régressif des débuts se voit multiplié à la puissance mille, épilogue-t-il. Des open-spaces à foison (bientôt complétés par des cloisons parce que finalement, c’est mieux), une salle de sieste avec des gros poufs, une salle de détente avec billard et baby-foot, et une salle de sport. Partout des couleurs vives, des fruits frais le mercredi, un distributeur de friandises bio, sans oublier le “brown bag” lunch du jeudi midi, une sorte de réunion à l’heure du déjeuner où il faut amener son sandwich – pardon, sa salade de quinoa. Ajoutez les cours de yoga, la célébration des anniversaires et les cadeaux à 10 euros à Noêl et la caricature est complète.”La politique, elle, semble absente, tout autant que la préoccupation concrète de nettoyer “la vaisselle sale qui s’empile dans l’évier“. L’auteur voit dans cette déconnexion une dérive qui porte en elle les germes du mouvement des “gilets jaunes” : “Ces jeunes hors-sol n’ont aucun intérêt pour le terrain“. […]