Pour éviter les dérives communautaristes, les contrôles se multiplient dans les écoles confessionnelles hors contrat. En Seine-Saint-Denis, un établissement avait ouvert une section « collège » clandestine.
En décembre 2018, Jean- Michel Blanquer signale la fermeture d’une école clandestine musulmane dans les quartiers nord de Marseille. L’information passe quasi inaperçue, elle est pourtant l’un des rares échos publics d’une guerre qui se déroule à bas bruit depuis la rentrée de septembre. Une guerre qui ne dit pas son nom et dont les protagonistes – le ministère de l’Education nationale d’un côté, les dirigeants des écoles musulmanes hors contrat de l’autre – n’ont pas très envie de parler. Les uns redoutent d’être accusés d’acharnement, les seconds de trop attirer l’attention. Mais les faits sont là. Le gouvernement accorde une vigilance toute particulière à ce qui se passe dans les cours de récréation. Avec un objectif revendiqué : empêcher les dérives communautaristes et les risques de radicalisation. Et un danger : braquer encore un peu plus une communauté musulmane qui se sent déjà trop souvent pointée du doigt.
(…) Face à cet essor, les villes et les services de l’Etat tâtonnent. « Les mosquées, on les voit, on les découvre avec la prière du vendredi. Pour les écoles, c’est plus difficile, ça prend plus de temps », note un élu d’une grande ville. A Marseille, la municipalité évalue à environ 80 le nombre de structures qui « font classe dans des garages ». Sans certitude.