Alors que la course à la présidentielle 2020 est déjà lancée depuis quelques semaines chez les démocrates, un candidat, Pete Buttigieg, fait figure de star montante. S’il était élu à la primaire du parti, il pourrait devenir le premier président ouvertement homosexuel des Etats-Unis. Mais pour certains démocrates Buttigieg n’est “pas assez gay”…
Rien n’est plus périlleux, pour un candidat engagé dans une très longue campagne politique, que de devenir trop vite l’un des favoris. Pete Buttigieg (prononcez BOOT-EDGE-EDGE), inconnu il y a encore quelques semaines, est en train d’en faire l’expérience. Le junior de la primaire démocrate, maire de South Bend, en Indiana, est l’une des stars montantes du scrutin à venir. S’il arrivait à la Maison blanche en 2020, il deviendrait non-seulement le plus jeune président des Etats-Unis, mais aussi son premier chef d’Etat ouvertement gay. Mais certains démocrates, lancés dans une course à l’échalote à “qui sera le plus progressiste” face à Donald Trump, se questionnent : Pete Buttigieg, homme blanc issu d’un milieu privilégié, est-il assez gay pour les représenter ?
Le problème, aux yeux de cette frange des militants démocrates ? Comme Beto O’Rourke (l’autre candidat démocrate attirant l’attention de la presse), Buttigieg est blanc. Comme Beto O’Rourke, il vient d’un milieu privilégié (ses parents étaient enseignants à l’Université privée de Notre-Dame, dans l’Indiana). Certes, à l’inverse du candidat texan, “Mayor Pete” n’est pas hétérosexuel. Mais il y a un soucis : selon certains militants, celui-ci ne serait pas “suffisamment gay” pour devenir le candidat démocrate en 2020.
D’un bruissement sur Twitter, cette théorie a muté en article sur la version américaine du site d’actualité Slate le 28 mars 2019 : “Est-ce que Pete Buttigieg est simplement un autre mâle blanc candidat, ou son homosexualité compte-t-elle comme diversité ?” se questionnait ainsi la tribune avec un titre depuis modifié. La journaliste Christina Cauterucci y expliquait que si Pete Buttigieg représentait une minorité par son orientation sexuelle… celle-ci pouvait trop passer “inaperçue” : “La plupart des gens qui savent qu’il est candidat savent probablement qu’il est gay, mais chacune de ses apparitions n’active pas forcément le bouton “hey, ce Monsieur est homosexuel” dans l’esprit de l’Américain moyen, assurait la journaliste. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas assez gay – ce n’est pas quelque chose que l’on peut vraiment mesurer. Cela veut juste dire qu’il n’aura probablement pas les mêmes obstacles qu’un candidat sans lien aussi solides avec la culture hétéro.” (…)