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Le premier épisode de la saison 8, la dernière de “Game of Thrones”, a été diffusé dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 avril. Son univers et son folklore séduisent certains universitaires qui n’hésitent pas à décortiquer ces intrigues.

[…] Si la série Game of Thrones ne dit rien du Moyen Age ni de l’Antiquité à proprement parler, elle nous révèle, en tout premier lieu, que les fantasmes humains n’ont guère changé depuis des siècles, voire des millénaires. Les thèmes qui nous fascinent sont toujours les mêmes, qu’on le veuille ou non : luttes pour le pouvoir, meurtres, complots, trahisons, prostitution, viol, inceste, torture…

À ces ingrédients, vieux comme l’humanité, s’ajoutent des thèmes en lien étroit avec les défis d’aujourd’hui. C’est pourquoi le succès de Game of Thrones dépasse largement le cercle des passionnés de fantasy. On y trouve des métaphores du dérèglement climatique et de la crise des migrants. Le long hiver menaçant l’humanité fait directement écho à des craintes liées aux changements du monde dans lequel nous vivons et à la peur de l’Autre. L’angoisse est matérialisée par le mur, édifié par Brandon Stark dit “le Bâtisseur” : une fortification de glace, longue d’environ 480 kilomètres et haute de plus de 200 mètres. De quoi faire pâlir d’envie Donald Trump dont le projet de séparation, bien réel, à la frontière mexicaine, oscille entre 5 et 9 mètres de haut. Une dimension tout de même importante d’un strict point de vue historique, puisque la muraille édifiée au IIe siècle par l’empereur romain Hadrien, qui inspira George R.R. Martin, atteint au mieux 4,60 mètres.

Rappelons que ni George R.R. Martin – qui imagina le Mur de Bandon, il y a plus de vingt ans déjà – ni les réalisateurs de la série ne pouvaient bien sûr prévoir l’élection de Donald Trump. Mais le livre et la série se révèlent d’une étonnante actualité, comme si, d’une certaine manière, c’était finalement l’histoire qui était en passe de rattraper la fiction. Game of Thrones parle de nous aujourd’hui et peut-être même de notre avenir. […]

France Info

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