16/04/2019
Il avait assuré être une victime du commando. Le pilote de l’hélicoptère pris en otage par Redoine Faïd pour permettre son évasion de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, en juillet 2018, a été placé en garde à vue ce mardi 16 avril, a déclaré une source proche de l’enquête. Sa belle-fille et un membre de leur entourage ont eux aussi été arrêtés.
Lors de leurs investigations, les enquêteurs de la police judiciaire ont notamment découvert que la jeune femme, âgée d’une trentaine d’années, avait entretenu une relation épistolaire avec le braqueur. Ces échanges de courrier qui ont duré de “deux à trois ans” avant de s’interrompre en 2016, intriguent les enquêteurs de la PJ de Versailles et de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).
RTL
04/07/2018
DOCUMENT RTL – Le pilote de l’hélicoptère fait le récit de sa prise d’otage par les individus qui ont aidé Redoine Faïd à s’évader de la prison de Réau.
A 2min58 dans la vidéo ci-dessous : «Ils étaient 2 (…) et n’étaient pas cagoulés car ils avaient déjà fait un vol sur un baptême. Je les connaissais, c’était la 2ème ou 3ème fois que je les voyais.»
Le pilote a été pris en otage par deux individus, venus faire un baptême de l’air comme il avait l’habitude d’en proposer. “C’était la deuxième ou troisième fois que je les voyais”, a-t-il expliqué. Il pensait à “un père qui voulait faire plaisir à son fils” : les deux hommes étaient âgés d’une cinquantaine et d’une vingtaine d’années selon Stéphane Buy.
(…)
Menaces et coups de crosse
Les individus deviennent alors plus violents et le menacent, ainsi que sa famille. Il se résout à prendre l’Alouette II et va faire le plein. Stéphane Buy est contraint de voler vers un champ où les deux hommes lui expliquent, à coups de crosse dans la tête, ce qu’il doit faire. “Je n’avais pas le choix avec deux colts sur la tête“, explique-t-il sur RTL.
Après avoir volé vers un autre terrain vague, il entend que l’on charge du matériel, et que d’autres complices sont présents. Mais il ne voit rien : “ils me demandent de couper la turbine et de mettre la tête sur le manche”. Problème, en voulant repartir, la machine n’a pas démarré. “C’est là que ça a été le cauchemar.” Les membres du commando l’accusent de simuler une fausse panne, et il reçoit “des coups de crosse de plus en plus forts”.
Il sort pour réparer le problème et aperçoit des hommes cagoulés. “Ca a duré très longtemps (…) et ils étaient de plus en plus méchants. “Un coup sur la tempe le fait tomber à terre, inconscient pendant quelques secondes. L’appareil finit enfin par être réparé et redémarre.
(…)
Ils volent “très bas vers la prison”. “À un moment donné ils ne trouvaient plus la prison”, raconte Stéphane Buy. Ils lui demandent de passer au-dessus de l’enceinte. “Je ne me sens pas en danger du tout, je suis tellement concentré sur mon vol.” Il se pose dans la cour d’honneur, la seule qui ne possède pas de filets anti-aériens.
(…)
Après 10 minutes de vol stationnaire, avec un niveau de carburant très faible, l’hélicoptère repart de la prison de Réau (Seine-et-Marne). Il se pose plus loin, près du Bourget, au bord d’une voie rapide, et est libéré quand les hommes partent et mettent le feu à l’hélicoptère. Redoine Faïd, qui s’était déjà évadé en 2013, est toujours en cavale.