Alors que Notre-Dame était en feu, l’aumônier des pompiers de Paris, le père Jean-Marc Fournier et une poignée d’autres pompiers sont allés chercher en péril de leur vie la couronne d’épines pour la mettre à l’abri.
Lundi, alors que le brasier consumait Notre-Dame, une poignée de pompiers de Paris s’est engouffrée dans la chapelle absidiale de la cathédrale pour sauver l’une des reliques les plus précieuses et les plus vénérées de la chrétienté : la Sainte Couronne du Christ. Arrivée à Paris en 1239, elle est conservée à Notre-Dame de Paris depuis 1804.
Dans le groupe de sapeurs-pompiers se trouvait l’aumônier, le père Jean-Marc Fournier. Celui qui a rejoint le diocèse aux Armées en 2004 est aussi membre de l’ordre du Saint Sépulcre. Il connaissait donc bien les lieux et a pu conduire l’évacuation de la précieuse couronne. Selon nos informations, le prêtre, après avoir remis en des mains sûres la relique, serait ensuite retourné dans les tours de Notre-Dame pour encourager ses frères pompiers.
Grâce à cette expédition, le Trésor de la cathédrale « n’a pas été trop touché » comme le confie Mgr Patrick Chauvet à Famille Chrétienne. La Couronne d’épine, un morceau de la croix et un clou ont pu être préservés. « Ça veut dire qu’on a cassé le coffre pour attraper ces trois reliques », relève le recteur de la cathédrale.
Les besoins de l’enquête empêchent encore le père Fournier de raconter le récit des événements. « Il a fait preuve d’un grand courage. Son geste m’a rappelé celui de ce pompier italien qui, au moyen d’une hache, avait sauvé le Saint Suaire des flammes de la cathédrale de Turin en feu, en 1997 », confie Michel Rotheÿ, secrétaire de l’Ordre du Saint Sépulcre, qui a pu joindre l’aumônier par téléphone. « Il était heureux d’avoir fait son devoir de pompier et de chevalier du Saint Sépulcre. Il connaissait bien les lieux. En toute humilité, il m’a confié que d’autres auraient fait de même ».
Le Père Fournier n’en est pas à son premier acte de bravoure. En 2015, lors des attentats du 13 novembre, il aida notamment à l’évacuation des blessés, après s’être faufilé pour éviter les tirs : « Soit on se bouge, soit on est mort » confiait-il à Famille Chrétienne. Il avait ensuite prié devant les corps.