À Saint-Jouin-Bruneval, paisible commune normande, le maire s’est porté volontaire pour accueillir des réfugiés. Entre inertie administrative, bonnes volontés des uns et inquiétudes des autres, une drolatique chronique documentaire à la Tati.
Saint-Jouin-Bruneval, sa plage de galets, son Proxi, sa charcuterie… Située entre Le Havre et Étretat, cette paisible commune du pays de Caux est brusquement rattrapée par l’actualité quand son maire convainc le conseil municipal d’accueillir une famille de réfugiés, au nom des valeurs de la République. Bientôt, des bénévoles se mobilisent avec une ardeur candide pour repeindre et aménager un appartement vacant (“les musulmans aiment les tapis, ils mangent parfois à même le sol”), tandis que d’autres redoutent l’irruption des étrangers dans leur quotidien. Sur une porte, un graffiti rappelle aussi la présence du Front national, devenu la première force électorale. Alors que l’attente se prolonge, en raison des atermoiements de la préfecture, le garde champêtre, sanglé dans son uniforme “police rurale”, recueille en silence mais sans en penser moins les réactions au projet. Jusqu’à l’installation des réfugiés syriens reconnaissants : le père, ancien journaliste déjà opposant à Hafez el-Assad, la mère, leur fils, son épouse et leur bébé.
https://www.youtube.com/watch?v=-y1vKBp05-c