Appelons-là Sarah. Après 38 ans, de nombreuses liaisons, et même un enfant mis au monde par voie naturelle, cette Française musulmane a décidé de retrouver une seconde « virginité » avant son mariage avec un Saoudien fortuné. « Il faut absolument qu’il pense que je suis vierge », a-t-elle ainsi confié à une chirurgienne esthétique d’un quartier chic de Paris. Après examen, le médecin l’a pourtant prévenue que l’opération – l’hyménoplastie consiste à reconstruire l’hymen, petit lambeau de peau situé à l’entrée du vagin, afin de simuler une virginité – serait compliquée en raison de son accouchement. Mais l’impératif religieux était trop fort. Sur le conseil de la praticienne, elle a donc préparé son excuse : après tant d’années, « tout est un peu resserré ». Le mari n’y a vu que du feu puisqu’elle a saigné durant 15 jours après le « premier » rapport sexuel.
C’est l’une des interventions de chirurgie esthétique les plus taboues et controversées. Pourtant, la pratique de l’hyménoplastie connaît un véritable boom en France ces dernières années, confirment les professionnels, même si aucune statistique scientifique ou officielle n’existe encore sur le sujet. Des femmes sont ainsi prêtes à tout pour redevenir chaste comme au premier jour. Si certaines y ont recours à la suite d’un viol, la grande majorité le fait surtout pour des raisons religieuses ou culturelles, afin d’arriver « pures » le jour de leur mariage. « En général, ce sont des femmes jeunes, musulmanes, qui vont se marier dans leur pays d’origine comme la Tunisie, le Maroc ou l’Algérie, ou bien en France », explique à Valeurs actuelles le Dr. Benjamin Sarfati, chirurgien dans le 16ème arrondissement de Paris.
Entre respect des traditions et mœurs occidentales
En islam, où la sexualité est encore un sujet défendu, et la virginité avant le mariage, une injonction sociale, de plus en plus de femmes, écartelées entre le respect des traditions parentales et la liberté des mœurs…
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